Les vaches sont bien dans les prés

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Les vaches doivent retourner dans les prés. Les bénéfices de ce type d’élevage sont nombreux. C’est la position de certains scientifiques.

 

Et si l’on remettait les vaches dans les prés ? Ce serait excellent à tous points de vue (économique, nutritif, écologique), prônent certains spécialistes.

 

Actuellement, trois modes d’élevage cohabitent : l’élevage dit pastoral (les vaches se nourrissent essentiellement d’herbe pâturée et fauchée), l’élevage mixte (herbe pâturée, et aliments concentrés issus de céréales, de légumineuses et d’oléagineux), et enfin l’élevage industriel, de gigantesques exploitations de dizaines de milliers de bêtes, nourries aux aliments concentrés et atteignant des rendements énormes de 12 à 15 000 litres par an.

 

Lire : L’élevage industriel en question

 

 

Troupeaux de taille moyenne

 

 

En Europe, premier producteur mondial de lait avec 151,3 milliards de litres par an , la presque totalité des élevages sont « mixtes », avec pour la France, l’Irlande et les Pays-Bas des troupeaux de taille moyenne de 60  à 80 vaches, et des rendements de l’ordre de 7000 litres par an. Le système d’élevage pastoral n’est pas le plus répandu (9 % du volume de lait produit dans le monde), mais en France, il concerne tout de même 18 % des élevages, 60 000 exploitations, et 22 % des bêtes.

 

Une ration équilibrée en énergie et en protéines

 

Ce type d’élevage au pré présente beaucoup d’avantages. L’herbe pâturée constitue une ration bien équilibrée en énergie et en protéines et peu cher pour l’éleveur. Les prairies, pour certaines peuplées de légumineuses (luzerne par exemple) sont très nourrissantes.

 

L’herbe fraîche comble l’essentiel des besoins en eau des vaches. « Une vache a besoin seulement de 10 litres par jour lorsqu’elle pâture contre 60 litres lorsqu’elle consomme de l’ensilage de maïs » explique Jean-Louis Peyraud, chargé de mission à la Direction scientifique agriculture d’INRAE.

Lire : L’élevage bovin, combien de litres d’eau

A divers égards, le pâturage est plus avantageux que les aliments «  conservés » (foin, ensilage…), les prairies nécessitant pas ou très peu de produits phytosanitaires ou de semences.

 

Un lait plus riche en vitamines

 

Le lait issu des pâturages se vend mieux grâce à divers labels (« lait d’herbe », « lait de pâturage »). Cette valorisation est justifiée. Le lait produit par des vaches au pâturage est en règle générale plus riche en vitamines E, bêta carotène (précurseur de la vitamine A), pauvre en acides gras saturés, en comparaison de lait issu de bêtes nourris à l’ensilage.

 

 

Bénéfices écologiques

 

 

En parallèle, la pratique des pâturages et le maintien des prairies présentent de nombreux bénéfices écologiques : biodiversité des plantes et des graminées, stockage de carbone, épuration de l’eau, biodiversité des espèces animales….

L’élevage à l’herbe est donc une très bonne pratique à divers égards, même s’il exige de composer avec la météo qui fait inévitablement varier la production d’herbe et recourir à des fourrages de réserve (foin, ensilage…).

 

JC Nathan

 

Sources :