Avec l’été 2022, marqué par une hausse des températures et des épisodes de sècheresse, l’eau apparaît pour la première fois en France comme une ressource rare qui pourrait s’épuiser un jour.
L’eau n’est pas cette ressource inépuisable que l’on s’imaginait. Même dans un pays comme la France, très bien loti en montagnes, en rivières, et en nappes phréatiques. L’effet du changement climatique fait déjà peser de sérieuses contraintes, estiment les experts. Ces vingt dernières années, la France a perdu 14% de ses ressources en eau renouvelable sous le double effet de la baisse des précipitations et de l’augmentation de l’évapotranspiration (évaporation de l’eau et transpiration des plantes).
Gérer la pénurie sur un tiers du territoire
Le niveau des nappes phréatiques a baissé à des niveaux historiques. Désormais, il faut gérer le risque de pénurie dans certaines régions, à certaines périodes. Sur près d’un tiers du territoire, des restrictions d’eau (limitations d’arrosage, interdiction d’irrigation…) sont décrétées chaque année.
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193 milliards de mètres cubes
La France est pourtant un pays très riche en eau. Selon les données du Centre d’Information sur l’eau, le pays dispose d’une ressource en eau disponible de 193 milliards de mètres cubes pour des besoins en eau de 32 milliards de m3. Sur le papier, chaque Français dispose de 3265 m3 d’eau par an alors que le niveau de stress hydrique déterminé par l’OMS est de 1765 m3.
Capital en eau
Pourtant, l’ère de l’abondance en eau est révolue. Les nappes phréatiques, notre capital en eau, se reconstituent mal et plus lentement. Le réchauffement climatique se traduit par un allongement des périodes de sècheresse, une diminution des périodes de pluie, des pluies de plus en plus orageuses qui s’infiltrent moins dans les sols. Autre facteur négatif, le caractère saisonnier des pluies abondantes en hiver et très faibles en été, période où les besoins sont les plus élevés.
Gestion de l’eau
Une vraie gestion de l’eau s’impose qui n’est pas des plus simples puisqu’il s’agit de répartir l’eau entre industriels, agriculteurs, consommateurs privés. Il faut mieux consommer, mieux partager. Aux Assises de l’eau, la France s’est fixé l’objectif de réduction des prélèvements en eau pour tous les usagers de 25% d’ici à 2035. La réalité climatique pourrait fermer en partie les robinets avant cet horizon.
JC Nathan
Sources : www.cieau