
Un verre de jus d’orange, c’est pratique le matin, quand on a pas le temps de manger une orange. Mais est-on sûr des bénéfices réels de cette solution ?
Peut-on boire chaque jour un verre de jus d’orange en bouteille et remplacer ainsi un fruit? C’est ce que veulent nous faire croire les industriels. Le marché du jus d’orange français représente environ 760 millions d’euros, avec une consommation moyenne de 7 litres par Français (tous fruits confondus : 17 à 18 litres de jus pressés et nectars). Les trois-quarts de ces jus sont consommés par les enfants et les adolescents.
Buvez du jus d’orange
D’où le discours de l’industrie vantant l’apport en vitamine C des jus d’orange en bouteille. « Buvez du jus d’orange, cela vous apporte des vitamines C et cela compense le manque de fruits » nous dit le marketing.
Pour convaincre les consommateurs et assurer leurs ventes, les industriels doivent néanmoins faire face à une critique majeure en matière de santé concernant les jus en bouteille : les sucres et la poussée de glycémie associée à ces sucres. Un verre de 15 cl de jus représente environ 13 à 14 grammes de sucres soit 1 morceau et demi de sucre. Pour une bouteille, plus 80 à 90 grammes de sucres. On est dans le même ordre de grandeur que pour un soda.
Lire aussi : Choisir son jus de fruits, pour plus de vitamines
Les fibres et la glycémie
Pour se défendre, l’industrie rappelle avec raison qu’une orange apporte elle aussi son lot de sucres (environ 12 g de sucres pour une orange de 150 g). Dès lors, pourquoi ne pas remplacer une orange par un verre de jus en bouteille ? Tout simplement, parce que l’apport nutritif d’un fruit frais est bien supérieur à celui de son concurrent en bouteille. Une orange donne environ 2,5 à 3 g de fibres contre moins d’un gramme pour un verre de jus. Or, ces fibres vont aider à freiner les pics de glycémie.
Le bénéfice de la matrice
Surtout, le fruit est une matrice de substances nutritives (vitamines, antioxydants, minéraux…). L’effet matrice, c’est le fait qu’un aliment n’est pas équivalent à la somme de ces nutriments. Autrement dit, du fait de la structure physico-chimique d’un aliment, l’assimilation par l’organisme de cet aliment est plus profitable que la « prise » séparée des nutriments. D’où la supériorité des aliments complets, entiers, non raffinés, sur tout l’éventail des aliments industrialisés. Pour simplifier, une orange sera toujours supérieure à n’importe quel jus d’orange. Et même à une orange pressée.
Katrina Lamarthe
Sources : clcv