Margarine et phytostérols, ou fruits et légumes

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margarine et cholestérol

La margarine et autres produits riches en phytostérols ne sont pas la meilleure arme contre le « cholestérol » et les risques cardiovasculaires. Mieux vaut surveiller son équilibre alimentaire général et son hygiène de vie, estime l’autorité sanitaire française (Anses).

 

 

Les produits enrichis en phytostérols comme la margarine, la vinaigrette ou les yaourts  anticholestérol sont sans doute moins efficaces que le promet le marketing. C’est l’analyse de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui avait été saisi sur ce sujet par la revue Que choisir.

 

 

Non indispensables à l’organisme

 

Les phytostérols ou stérols naturels sont une catégorie de lipides présents en petite quantité dans les végétaux (céréales, huiles végétales, légumes, fruits, noix…), comparable au cholestérol, un autre stérol ou lipide naturel. Ils ne sont pas indispensables à l’organisme humain.

 

Des études ont montré que ces substances tendaient à réduire le taux de cholestérol sanguin. Depuis une quinzaine d’années, le marketing alimentaire – notamment les fabricants de produits enrichis et de compléments alimentaires –  s’en est emparé pour prôner ces compléments afin de lutter contre les problèmes cardiovasculaires.

 

Lire : Cholestérol, adapter son alimentation

 

 

Cholestérol et lipoprotéines

 

Pour mémoire, le cholestérol n’est pas une maladie mais un composant majeur des membranes cellulaires et un précurseur d’hormones (cortisol, cortisone, progestérone, testostérone), protéines et autres molécules. Le cholestérol n’est pas soluble dans le sang : il est donc transporté par des lipoprotéines.

 

Certaines lipoprotéines dites à basse densité (LDL) acheminent le cholestérol vers les cellules du corps ; d’autres, les lipoprotéines à haute densité (HDL) emportent le cholestérol oxydé des artères et des tissus vers le foie où il est dégradé. Le déséquilibre entre les lipoprotéine LDL et les liproprotéines HDL causerait l’accumulation de plaques de graisses dans les artères (athérome) et les accidents cardio-vasculaires.

 

 

Un effet modeste sur le mauvais cholestérol

 

L’étude de l’Anses confirme que les phytostérols contribuent à baisser la teneur du sang en lipoprotéines LDL, ce que l’on désigne traditionnellement comme le « mauvais cholestérol ». Mais, souligne l’Agence, ces résultats sont modestes (environ 10%), limités dans le temps et très variables selon les sujets. Pour près d’un tiers des personnes, on ne constate aucun effet.

 

 

Déconseillé aux femmes enceintes et aux enfants

 

Surtout, aucune étude ou expérience ne permet à ce jour d’affirmer que les phytostérols et phytostanols contribuent à réduire les risques cardiovasculaires, donc la morbidité et la mortalité cardiovasculaires. C’est même l’hypothèse inverse qu’examine – sans répondre – l’Anses.

Rappelons au passage que la consommation d’aliments enrichis en phytostérols est fortement déconseillée aux femmes enceintes et allaitantes et aux enfants par les autorités sanitaires.

 

 

Préférer un véritable équilibre alimentaire

 

La conclusion de l’Agence est on ne peut plus claire : les maladies liées au dépôt de plaques de graisses (athérome) dans les artères sont multifactorielles. Pour les combattre, il faut actionner tous les leviers : le tabagisme, l’activité physique et la sédentarité, l’équilibre alimentaire… Veiller à une forte consommation de fruits et légumes, un apport équilibré en acides gras et à une consommation modérée de sucres et de sel.

 

 

JC Nathan

 

Source : www.anses.fr

 

Photo : www.sallyjoseph.com