
Les amandes sont des fruits secs admirables, tant pour leurs saveurs que pour leurs effets nutritifs. Mais il faut interroger la question de l’environnement.
Quand vous consommez des amandes, il y a huit ou neuf chances sur dix pour qu’elles proviennent de Californie. 80 à 90% de la production mondiale d’amandes viennent de cet état américain. Sur plus de 300 000 hectares, six à sept mille cultivateurs californiens produisent chaque année environ 1 300 millions de tonnes d’amandes. C’est le climat californien (hiver humide et pluvieux, été sec) qui est à l’origine de cette spécialité.
Les autres producteurs
Les autres producteurs d’amandes sont l’Espagne, l’Iran, la Turquie et l’Australie. La France, après avoir beaucoup cultivé l’amande au début du XX° siècle, est devenu un petit producteur marginal (environ 3 000 tonnes). Le pays importe l’essentiel de sa consommation (50 000 tonnes) en provenance des Etats-Unis et d’Espagne.
Monocultures intensives en eau et en pesticides
Il existe environ une trentaine de variétés d’amandes produites en Californie, dont une dizaine de variétés principales : Nonpareil, California, Carmel, Mission, Sonora, etc. Le problème des amandes de Californie tient à leur modèle de production : de vastes monocultures intensives, outrageusement consommatrices en eau, en engrais et pesticides. Selon certaines estimations, un kilo d’amandes peut nécessiter jusqu’à 16 000 litres d’eau ! Les incidences environnementales sont graves, avec l’assèchement et la contamination des nappes d’eaux souterraines, les atteintes aux pollinisateurs, etc.
Amandes et environnement
L’alternative à encourager, c’est la production d’amandes respectueuse de l’environnement : des cultures utilisant pour l’essentiel les eaux de pluies et ne recourant pas aux pesticides. La plus grande zone de culture d’amandes bio se trouve en Espagne, dans l’Altiplano Estepario del Sureste, une région en Andalousie, à l’Est de Malaga. Cette zone de cultures est notamment soutenue par Commonland , une fondation qui œuvre pour restaurer les paysages dégradés et regénérer la planète.
En Andalousie, l’agriculture régénérative ambitionne de transformer les monocultures d’amandiers en écosystèmes biodiversifiés. Les cultivateurs mettent en place ce qu’on nomme des « prairies d’amandiers », associant la culture d’amandiers à celles d’autres espèces (herbes aromatiques par exemple) et l’élevage d’agneaux, animaux qui régulent le manteau végétal, et permettent de réduire le travail du sol et l’usage de fertilisants.
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Selon leurs promoteurs, ces exploitations régénératrices créent un écosystème en mosaïque avec des « allées écologiques » qui font office de barrières naturelles contre la désertification dans cette région d’Espagne. Au passage, les abeilles et tous les pollinisateurs bénéficient grandement de ces enclaves régénératives. De quoi motiver pour orienter nos achats d’amandes sur ce type d’origine.
Aurélie Laroche
Sources : crowdfarming.com