OGM, un débat politique plus que scientifique

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épis de maïs

épis de maïs

Le dossier des OGM est de plus en plus une question politique. Signe a contrario de la complexité scientifique du sujet et d’une certaine aphonie des scientifiques.

 

Les OGM sont désormais un enjeu politique et économique de premier plan, alors que l’évaluation scientifique des plantes génétiquement modifiées semble de moins en moins claire.

 

Gauche-écolos, tous unis contre les OGM

 

Le 15 avril 2014, les députés français (une majorité de gauche) ont voté une loi afin d’interdire la culture de variétés de maïs transgénique (variétés principalement visées, le maïs Mon 810 de Monsanto, le Pioneer TC 1507 de DuPont et Dow Chemical.

 

Sénat et droite contre les anti-OGM

 

Au mois de février 2014, le Sénat a rejeté une première proposition de loi anti-OGM, sous la pression des députés de l’UMP. Le Conseil d’Etat a de son côté jugé anticonstitutionnelle l’interdiction du maïs Monsanto 810 par la France car ce maïs est légalement autorisé en Europe. Selon la Haute juridiction, pour interdire les OGM, il faut prouver que ces produits génèrent « un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement ».

 

Agriculteurs « intensifs »

 

Les grands cultivateurs de maïs souhaitent disposer de variétés de maïs OGM pour conserver de hauts rendement. Les plantes génétiquement modifiées sont en effet capables de générer des substances insecticides de nature à neutraliser le principal ravageur du maïs, la pyrale.

 

Défenseurs de l’environnement

 

Les défenseurs de l’environnement et certains agriculteurs (représentés par la Confédération paysanne) s’opposent aux OGM pour plusieurs raisons. La première est que les OGM, en produisant des substances insecticides, portent atteinte à de nombreuses espèces d’insectes autres que les ravageurs, en particulier des pollinisateurs, et donc à la biodiversité. Seconde raison, certaines plantes OGM, résistantes aux insecticides, encouragent le recours aux pesticides et donc la pollution chimique. Tertio, les cultures OGM et les cultures traditionnelles ne peuvent pas cohabiter sans conséquences, les premières contaminant tôt ou tard les secondes.

 

La science éclaire peu

 

On a commencé à mettre en culture des plantes génétiquement modifiées (maïs, coton, soja…) il y a une vingtaine d’années. Les surfaces cultivées OGM atteignent en 2012 environ 160 millions d’hectares, localisés pour l’essentiel aux Etats-Unis, en Amérique latine et en Asie. Le maïs et le soja sont surtout utilisés pour l’alimentation animale.  Le marché des plantes GM se chiffrerait à quelques 160 milliards de dollars. L’enjeu OGM augmente d’année en année, mais la science éclaire bien peu le débat, sans rien dire des risques réels ou supposés pour la santé humaine.

 

Bernard Duran

 

Sources :

Inf’ogm

Le Sénat rejette l’interdiction du maïs OGM. Martine Valo. Le Monde.fr 17.02.2014

Pourquoi une nouvelle interdiction du MON810 en France ? Martine Valo

Le Monde.fr 17.03.2014

 

Photo : http://recoltedecheznous.com