Farines de poisson ou farines animales : une question économique et environnementale

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nutrition des poissons d'élevage

nutrition des poissons d'élevage

Farines de poisson contre farines animales ? Si la question redevient d’actualité dans l’aquaculture, c’est en raison des coûts élevés de la farine de poisson et de la pression sur les ressources marines.

 

Depuis trente ans, l’aquaculture a connu une formidable expansion dans le monde, exigeant de plus en plus de farines de poisson. La production de poisson d’élevage a été multiplié par 12 en trente ans (1980-2010). La production mondiale de poisson d’aquaculture a atteint 63,6 millions de tonnes en 2010 (+40% en quatre ans), alors que sur la même période la production de poisson par capture stagnait à 90 millions de tonnes (source : FAO). La Chine notamment est devenue l’un des grands aquaculteurs mondiaux.

 

Apports en protéines

L’aquaculture exige ainsi plusieurs millions de tonnes farines de poisson et d’huiles de poisson. En effet, la plupart des espèces d’élevage nécessitent sur le plan nutritif  de forts apports en protéines et en acides gras.  Le Pérou et le Chili sont les premiers producteurs de farine et d’huiles de poisson, élaborées à partir d’anchois et d’autres espèces pélagiques côtières. De plus en plus, ces farines et ces huiles sont issues de sous-produits de la pêche (déchets de coupe, rejets de poissons).

 

Ressources de la mer limitées

Pour autant, l’aquaculture mondiale ne peut reposer uniquement sur une alimentation provenant de produits de la mer, ces ressources étant sous la menace d’une raréfaction. Depuis plusieurs années, l’aquaculture tente d’équilibrer ses approvisionnements en graisses et en protéines en se tournant vers des nutriments d’origine végétale : oléagineux (pois, lupin), légumineuses comme le soja, céréales comme le blé ou l’orge.  Les aquaculteurs ont réussi à faire baisser sensiblement la part des farines et d’huiles de poissons au profit des végétaux. Mais cette stratégie connaît des limites. Nombre d’espèces de poissons sont plutôt carnivores et ont donc peu d’appétit pour les aliments végétaux.

 

Protéines d’animaux terrestres

C’est l’une des raisons – avec la question du coût de la matière première – pour lesquelles les aquaculteurs utilisent également des lipides et des farines protéinées d’animaux terrestres issus de volailles, de farines de sang, de farines de plumes hydrolisées. Les quantités en jeu montrent la place très importante de ces protéines dans l’aquaculture. Selon la FAO, la production mondiale de farines et de matières grasses issues de protéines animales fondues atteignait respectivement 13 millions et 10,2 millions de tonnes en 2008.

 

Lire aussi : Farines animales : feu vert de l’Europe dans l’aquaculture

Source : www.fao.org/docrep/016/i2727f/i2727f.pdf