La grippe aviaire est dans le sud-ouest. De nombreuses exploitations de volailles sont touchées depuis la fin du mois de novembre par une contamination à des virus aviaires. Les risques pour l’homme sont très limités. Mais il reste des questions.
L’épidémie de grippe aviaire (canards, poules, pintades, oies) a progressé depuis la fin du mois de novembre dans différents départements (Dordogne, Gers, Haute-Vienne, Landes, Pyrénées Atlantiques), une région fortement orientée sur l’élevage avicole. C’est ce que les experts nomment une épizootie. Les éleveurs concernés ont dû procéder aux abattages de leurs volailles comme le prévoie la réglementation.
Influenzia aviaire
Plusieurs virus de type aviaire ont été identifiés : IA H5N1, H5N2 et H5N9. L’épidémie a démarré soit par une infection avec des oiseaux sauvages contaminés, soit par une contagion avec des volailles atteintes d’une forme faiblement pathogène d’influenzia aviaire qui aurait mutée en une forme hautement pathogène.
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Risque quasi-nul pour l’homme
Aussitôt détectées, les différentes souches de grippe aviaire ont été analysées par les laboratoires travaillant pour l’Anses, l’agence de sécurité alimentaire française. Un diagnostic rassurant a été fait : les virus identifiés (IA HP H5N1, H5N2 et H5N9) sont clairement différents des virus H5N1 (lignée asiatique A/goose/Guandong/1/96) hautement pathogènes pour l’homme qui étaient apparues en 2005. « L’ensemble des segments (génétiques) analysés sont de type aviaire, ce qui permet de considérer comme quasi-nul le risque de transmission à l’homme » dit le rapport de l’Anses.
Consommer des œufs et de la volaille
Les pouvoirs publics assurent avec fermeté au grand public qu’il n’y a pas de risque d’infection pour l’homme, hormis des cas très spécifiques de contamination professionnelle. Mais le message est toujours difficile à faire passer. D’une part, le bon sens populaire a du mal à comprendre cette réalité scientifique selon laquelle il n’y a pas de risque pour l’homme à consommer de la volaille, des œufs, du foie gras d’animaux contaminés. D’autre part, le message est brouillé encore plus par le fait que le virus actuel, IA HP H5N1 porte quasiment le même nom que le virus H5N1 qui dans certains cas, a causé à l’homme des infections respiratoires très graves de type pneumopathie.
Les virus mutent
Le fait que les souches actuelles d’influenzia aviaire identifiées dans le sud-ouest ne soient pas dangereuses pour l’homme n’est qu’à moitié rassurant. D’une part, les virus mutent et peuvent changer de forme très vite, notamment en se combinant avec des virus de grippe très banaux, devenant alors des virus hautement pathogènes. D’autre part, cette nouvelle épizootie rappelle à quel point ces formes de virus sont devenues endémiques dans le monde, en particulier en Asie. Cette « installation » du virus accroît le risque d’« humanisation » des souches virales et le risque de pandémie. Lire aussi : Virus de grippe aviaire : une menace codée H7N9
JC Nathan
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