L’alimentation, ennemie de la biodiversité

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rhinocéros AfriqueL’agriculture, donc notre mode d’alimentation, est directement en cause dans la baisse du nombre des espèces animales et de la biodiversité. C’est l’un des enseignements du dernier rapport du WWF.

 

 

Quel lien entre l’alimentation et l’effondrement de la biodiversité ? Quel rapport entre le contenu de notre assiette et la disparition des rhinocéros ? L’agriculture moderne ! L’agriculture intensive, responsable de la déforestation des forêts tropicales, des zones humides, et donc de la disparition des zones naturelles où peuvent se reproduire et croître de multiples espèces.  Cette agriculture qui vise à produire toujours plus de céréales et de soja, pour nourrir des troupeaux de plus en plus importants. L’agriculture moderne et l’alimentation carnée, symbole de progrès social et de qualité de vie.

 

Le constat de WWF (Fonds mondial pour la nature) est très sévère : « Les populations de vertébrés – poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles – ont chuté de 58% entre 1970 et 2012. Et si nous ne faisons rien pour inverser la tendance, ce déclin pourrait continuer à s’aggraver jusqu’à atteindre 67% d’ici 2020 », énonce le rapport Planète vivante.

 

Oiseaux, insectes, pesticides

 

L’activité de l’homme, tout particulièrement agricole, en impactant les espèces, créé un dangereux cercle vicieux. Par exemple, avec la disparition de certaines espèces d’oiseaux (qui n’ont plus les haies et les couverts végétaux pour vivre et se reproduire), certains insectes vont prospérer. Il faudra ensuite protéger les cultures de ces agresseurs en traitant avec des insecticides, explique en substance Eric Buffetaut, paléontologue, chercheur au CNRS, et auteur de « Sommes-nous tous voués à disparaître ? » aux Éditions Le Cavalier Bleu (2012).

 

Les liens entre alimentation et chute de la biodiversité sont beaucoup plus étroits qu’on ne le pense. En France, les bovins  sont en majeure partie nourris de tourteaux de soja. Ce soja est directement importé du Brésil, pays qui voit sa forêt tropicale fondre au fur et à mesure de l’avancée des grandes cultures.

 

110 milliards d’animaux

 

La consommation de viande est en soi une menace pour la planète. Selon la FAO (Food Agricultural Organisation), on abat 60 milliards d’animaux chaque année. De quoi produire 280 milliards de kilos de viande (environ 7 fois plus qu’en 1950). Diverses estimations prédisent qu’on pourrait atteindre en 2050 le chiffre de 110 milliards d’animaux tués chaque année. Mener un élevage et une agriculture à cette intensité sera source d’une pression extraordinaire sur la planète. Le contenu de notre assiette est désormais une question environnementale.

 

JC Nathan

 

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