Le prion à l’origine de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), plus communément appelée vache folle, réapparait en Algérie chez le dromadaire.
Le prion est toujours là. Il a réapparu en Algérie chez le dromadaire. Cette protéine assez mystérieuse qui s’attaque au cerveau et au système nerveux a déclenché en Europe chez les bovins, dans les années 1980, une épidémie de vaches folles (encéphalopathie spongiforme bovine, ESB). Elle a nécessité l’abattage de près de 190 000 bêtes en Grande-Bretagne.
Maladie neurogénérative irréversible
Elle a surtout fait passer un vent de panique dans les milieux scientifiques et médicaux, et dans l’opinion publique. Car la version humaine de l’ESB est la maladie de Creutzfeldt-Jacob (v MC-j), maladie neurodégénérative irréversible entraînant une forme de démence.
Lire aussi : Le retour d’une vache folle
Une nouvelle forme en Algérie
Le prion vient de reémerger sous une nouvelle forme chez le chameau en Algérie. C’est dans un abattoir de Ouargla que l’on a identifié chez les camélidés des comportements anormaux (tremblements, agressivité, hyperactivité…). L’analyse de cervelle de camélidés a permis d’identifier une forme de prion. D’où provient-il ? Personne ne peut le dire. Soit il s’agit d’une forme inconnue spécifique au camélidé, soit d’une forme dérivée d’une autre espèce. Les dromadaires pourraient l’avoir contractéE en consommant des carcasses d’animaux malades.
La barrière des espèces franchie
Selon les chercheurs qui ont publié leur découverte dans la revue Emerging Infectious Diseases, l’apparition du prion est très problématique. D’abord, parce qu’il tend une fois encore à étayer l’absence de « barrière des espèces« , et donc le risque que le prion se propage aux animaux d’élevage. Ensuite, parce que la population consomme du dromadaire, et donc que de nouveau se pose le risque de la transmission à l’homme de cette grave contamination des cellules nerveuses et cérébrales.
JC Nathan
photo : Gérard Decq