les semences paysannes sont légalisées

0
917
semences paysannes

Les semences paysannes seront librement commercialisées en 2021. Ainsi, en ont décidé les eurodéputés. Une victoire des petits paysans sur les grandes firmes de l’agro-industrie.

 

Les semences paysannes vont être autorisées à la commercialisation. Les députés européens ont adopté cette nouvelle règlementation. En votant en faveur de «la reproduction végétale de matériel hétérogène biologique», ils souhaitent encourager les cultures bio. Depuis 1981, la commercialisation des semences était strictement règlementée. Seules les semences inscrites au Catalogue Officiel français des espèces et variétés de plantes cultivées pouvaient être vendues. Le catalogue en France, dépendant du ministère de l’Agriculture, recense 9 000 variétés pour 190 espèces. Ce qui est peu de chose compte tenu de l’extraordinaire diversité du monde végétal.

 

 

Interdites à la vente

 

 

Les semences paysannes, par définition, n’avaient pas accès au Catalogue officiel. Ces semences sont  des graines récoltées et sélectionnées par les paysans eux-mêmes, qui choisissent les plantes les plus vigoureuses et les plus résistantes. Les agriculteurs étaient autorisés à utiliser pour leur compte ces semences, mais ils ne pouvaient les revendre.

 

 

Monopole des brevets

 

 

La décision des eurodéputés est donc une excellente nouvelle pour les militants, nombre d’agriculteurs et sans doute pour la biodiversité. Le système précédent faisait la part belle aux grandes multinationales de l’agro-industrie. Celles-ci monopolisaient les brevets et orientaient les productions de fruits, de légumes et de céréales vers des variétés à fort rendement au détriment de variétés locales à particularismes. La difficulté d’inscrire d’enregistrer des semences (difficultés administratives, coût du processus) entraînait inévitablement l’abandon pur et simple de variétés anciennes, ou bloquait l’accès au marché des nouvelles variétés.

 

12 espèces végétales

 

Les législateurs européens espèrent renforcer la vitalité des productions « biologiques », redonner vie et faire circuler des milliers de variétés de fruits et de légumes disparus. Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture 75% des aliments de la planète proviennent actuellement de 12 espèces végétales et cinq animales.

 

Aurélie Laroche

 

Sources : positivr.fr

libertepourlespaysans.org