Les nanoparticules vont-elles se répandre discrètement dans les aliments à l’insu des consommateurs ? La question mérite d’être posée même s’il existe encore peu d’aliments incorporant des nanoparticules.
Les nanoparticules évoluent dans l’infiniment petit, avec des dimensions 1000 à 100 000 fois plus petites que les cellules ! Leurs propriétés physico-chimiques intéressent beaucoup les industriels de l’agroalimentaire. Incorporées dans les aliments, elles facilitent la libération de composés impliqués dans les saveurs, les odeurs, les couleurs ou encore la fluidité, la texture des aliments. Une huile de colza enrichie avec des phytostérols nanoencapsulés a été expérimentée. La silice est utilisée sous forme « nano » comme antiagglomérant.
Silence radio des firmes agroalimentaires
Dans la plus grande discrétion, les grandes fimes agro-alimentaires commencent à intégrer ces nanoparticules. En 2015, le magazine 60 millions de consommateurs a demandé à une centaine de grandes firmes si elles utilisaient des nanoparticules sous une forme ou une autre (additifs, nanotextures, nanomatériaux dans les emballages…). La majeure partie ont refusé de répondre…
Le grand flou sur la toxicité
Quels sont les risques de ces nanoparticules ? Le flou est total. Des toxicologues suisses croient avoir détecté d’éventuelles réactions inflammatoires liées à l’ingestion de particules de silicium. De leur côté, les experts de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) comme de l’AESA (Agence européenne de sécurité des aliments) avouent être incapables d’évaluer la toxicité de ces particules infiniment petites.
Malformations du cerveau
On commence à évoquer des risques pour le cerveau, via des atteintes à la barrière hémato-encéphalique qui sert de protection au cerveau. On a mis en évidence des effets négatifs sur les capacités cognitives des animaux. Des scientifiques de Bordeaux ont prouvé que les foetus de souris exposées à des nanoparticules, présentaient des malformations du cerveau. Il semble que les nanoparticules de dioxyde de titane ont la capacité de rompre la barrière hémato-encéphalique et de se migrer dans le cerveau.
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Nouveaux aliments
Pour l’heure, le consommateur est partiellement protégé par la règlementation européenne qui classe les aliments contenant des nanoparticules comme nouveaux aliments, ce qui implique une évaluation et une autorisation avant mise sur le marché.
NanoSanté demande l’étiquetage
L’association, NanoSanté, estime que ce n’est pas suffisant pour protéger le consommateur. Elle monte au créneau pour réclamer un étiquetage clair et obligatoire des produits contenant des nanoparticules. Une pétition a été lancée à cet effet http://www.mesopinions.com/petition/sante/nanoparticules-etiquetage-produits/19237).
NanoSanté, en s’appuyant sur la base de données Open Food Facts (une base coopérative, faite par tous pour tous), ambitionne de recenser tous les produits alimentaires contenant des nanoparticules. Première catégorie d’aliments épinglée, toutes les confiseries et sucreries (chewing gum), gâteaux industriels contenant le colorant E 171. Il faudra voir si la liste s’allonge dans les deux à trois ans à venir.
Dans tous les cas, la vigilance des consommateurs sur ce dossier s’impose. Les associations, les ONG, certains sites spécialisés dans la « veille » tels que Veillenanos y contribuent.
Lire aussi : Nanoparticules, nanomatériaux : incertitudes dans l’alimentation
Sources :
http://agriculture.gouv.fr/les-nanotechnologies-dans-lalimentation
Dossier « Nano et alimentation » sur http://veillenanos.fr
http://nanosante.net/produits-contenant-des-nanoparticules/
Les nanoparticules, ces substances invisibles s’invitant dans nos assiettes. Cité par revue de presse Nanosante.net
Source : RTS Radio Télévision Suisse