La polémique liée à la toxicité du saumon d’élevage, en particulier celui de Norvège, rappelle une réalité : la réglementation appelle à une consommation mesurée des poissons gras, porteurs de contaminants.
A l’occasion d’un reportage de France 2 en septembre 2013, le saumon d’élevage norvégien a fait l’objet d’une publicité dont il se serait bien passé. On présentait ce saumon comme fortement porteur d’antibiotiques et de contaminants chimiques lourds, en particulier les très cancérigènes PCB (pyralènes) et dioxines. En outre, le saumon norvégien, attaqué par un parasite, les poux de mer, était traité à l’aide d’un pesticide, le diflubenzuron (insecticide considéré il est vrai comme peu toxique par l’OMS).
Des pesticides non recherchés
La polémique qui s’en est suivie a levé une question sanitaire d’importance : celle de la présence éventuelle de pesticides et de produits chimiques encore non recherchés par les autorités de contrôle. Pour la Norvège, premier producteur mondial de saumon d’élevage, premier fournisseur de la France (environ 180 000 tonnes de saumon vendues à la France), le coup a été rude. Depuis, les Norvégiens ont multiplié les prises de parole pour prouver que leur saumon respectait toutes les normes règlementaires.
Pas de traces anormales
Une enquête effectuée par 60 Millions de consommateurs à l’été 2014 étaye la défense de la Norvège : pas de résidus antibiotiques anormaux (les saumons sont systématiquement vaccinés, donc moins traités), pas de traces « anormales » (au-dessus des normes autorisées) des toxiques. Au vu de ces analyses, le saumon norvégien ne semblerait donc pas plus contaminé que celui d’Irlande ou d’Ecosse.
Pas plus d’une portion de poisson gras
Au passage, ce tapage médiatique a rappelé aux consommateurs une réalité incontournable. Le poisson d’élevage, quel qu’il soit, est contaminé car la mer est contaminée (sur l’élevage de poisson, lire l’interview de Françoise Médale, chercheuse). Les autorités émettent depuis plusieurs années des recommandations de prudence : ne pas consommer plus de deux portions de poisson par semaine, et varier les espèces et les origines (sauvage, élevage, lieux de pêche …). Consommer une seule fois du poisson gras. Ce qui signifie qu’il faut se méfier autant du saumon que d’autres poissons gras comme la sardine (trois fois plus contaminée que le saumon) ou le maquereau.
JC Nathan
Sources : http://www.generations-futures.fr
www.anses.fr
Photo : www.noble-house.tk – Zalmkwekerijen