Les stocks de thon rouge se reconstituent en Méditerranée, alors que le thon du Pacifique est menacé. Les pêcheurs de thon rouge en Europe (France, Espagne, Italie, pays méditerranéens) peuvent conseiller les pêcheurs japonais en matière de modération.
Le thon rouge Atlantique de Méditerranée se porte comme un charme quand son homologue dans le Pacifique est en voie de disparition. Pour mémoire, le thon rouge en Europe (Thunnus thynnus), est nommé « thon rouge Atlantique », mais il est majoritairement pêché en Méditerranée, son lieu de reproduction (aire de frai). Après avoir frôlé la catastrophe, l’ensemble des pays concernés en Méditerranée (France, Italie, Espagne, pays du Magheb…) se plient depuis une quinzaine d’années aux quotas décrétés par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta).
Bien leur en a pris. La plupart des données récentes confirment une nette reconstitution des stocks de thon rouge Atlantique-Méditerranée, estimés entre 500 et 600 000 tonnes, contre quatre fois moins aux alentours de 2008.
Une chute dramatique de la biomasse naturelle
A contrario, au Japon, on s’inquiète fortement de la survie du thon rouge du Pacifique. Les stocks de thon se sont effondrés de la pêche intensive pratiquée par les navires à senne tournante. La population de thon rouge aurait chuté à moins de 4% du stock existant avant la pêche industrielle (ce que les scientifiques appellent la biomasse naturelle). Malgré diverses tentatives, les autorités japonaises semblent dans l’incapacité de maîtriser leurs flottes de pêche.
Des contextes de pêche étroitement mêlés
Cela étant, les deux contextes Atlantique-Méditerranée et Pacifique sont étroitement liés. En effet, le thon rouge « européen », une fois capturé et engraissé dans des fermes aquatiques, part pour le Japon où il est vendu aux consommateurs à des prix astronomiques (dans certains cas, jusqu’à 100 euros le kilo). La passion des Japonais pour les sushis et autres sashimis risque d’inciter les pêcheurs européens à demander des hausses de quotas et à accroître leurs prises. Le thon rouge, très recherché, n’est jamais totalement sorti d’affaire.
JC Nathan
Sources : www.consoglobe.com