Les jeunes sautent les repas

0
779
jeunes et repas

Trop désargentés, les étudiants ne mangent plus à tous les repas. Dans son rapport annuel « Pacte pour la santé globale des jeunes » édition 2017, la Croix-Rouge française met en lumière un indice inquiétant de précarisation de la jeunesse.

 

 

« L’entrée dans la jeunesse, un bouleversement nutritionnel… »

 

 

A Paris, 13 000 étudiants sautent quatre à six repas par semaine, faute d’argent. Soit plus d’un repas tous les deux jours. Pour le professeur Jean-Jacques Eledjam, président de la Croix-Rouge française, « l’entrée dans la jeunesse constitue un véritable bouleversement nutritionnel ».

 

Dans la même logique, de plus en plus de jeunes fréquentent les 700 épiceries solidaires de la Croix-Rouge, où les produits s’achètent à tarif réduit. « Une fois le loyer et les factures réglées, nos bénéficiaires disposent en moyenne de 85€ par mois pour se nourrir, se soigner et se vêtir », pointe le rapport.

 

Des chiffres, compilés dans le rapport, témoignent de la malnutrition qui guette les jeunes. Exemple, parmi d’autres : seulement 6% des 12-30 ans interrogés ont déclaré avoir mangé cinq fruits et légumes le jour de l’enquête. Dans le même temps, ils étaient 40% à avoir consommé une boisson sucrée. Près d’un ado sur dix ne prend pas de petit déjeuner.

 

Boulimie, anorexie, alcool et sommeil

 

Plus alarmant, la boulimie et l’anorexie mentale, surtout chez les jeunes femmes, deviennent de plus en plus fréquentes. En parallèle, la consommation d’alcool augmente parmi les classes les plus défavorisées. Autre addiction en hausse, les écrans – avec la perte de sommeil qui l’accompagne. La précarisation des jeunes se manifeste aussi par un moindre recours aux soins. C’est une « priorisation malheureuse » de leurs besoins, alertent les responsables de la Croix-Rouge.

 

La vie d’étudiant a toujours comporté son lot de galères. Mais aujourd’hui, le phénomène devient chronique et alarmant, insiste le rapport. Face à ce constat, la célèbre association appelle notamment les pouvoirs publics « à démocratiser l’éducation à la santé » et améliorer les habitudes alimentaires des jeunes.

 

Eric Allermoz

 

Source : www.croixrouge.fr

Photo : La Montagne – Centre France © Photo Pascal perrouin