L’élevage industriel en accusation

0
970
élevage industriel

L’élevage industriel est lourdement pointé du doigt dans les dégâts climatiques et sanitaires du début du XXI° siècle.

 

 

De plus en plus d’analyses mettent en cause l’élevage industriel, accusé d’être à l’origine d’un enchaînement destructeur reliant déforestation, circulation des virus (entre espèces sauvages, animaux d’élevage, humains), émergence de zoonoses.

 

 

Déforestation et élevage

 

 

Première pièce de l’accusation, la déforestation. Selon les Nations Unies et les ONG (Greenpeace…), l’essentiel de la déforestation mondiale en Amérique du Sud, en Afrique équatoriale et en Asie est dû à l’élevage intensif. Les terres boisées sont rasées pour créer des zones de pâturage ou faire de la culture de soja, de riz ou de maïs destinés à l’alimentation des bêtes.

 

 

Dangereuses promiscuités

 

 

La destruction des espaces naturels, la pression sur les biotopes, sont à l’origine de nouvelles et dangereuses promiscuités entre espèces sauvages (en particulier, les chauve-souris), animaux d’élevage (porcs, poulets…) et humains. Ces contacts rapprochés ont conduit à l’émergence de nouveaux virus et de zoonoses (transmissions de maladies entre animaux et humains). Les liens de causalité entre pression sur la biodiversité et propagation de virus – zoonoses ne sont pas totalement établis mais fortement suspectés.

 

 

Vulnérabilité des troupeaux   

 

 

L’un des principes de l’élevage industriel, la standardisation des espèces et la perte de diversité génétique qui s’ensuit, semblent générer une vulnérabilité des troupeaux aux maladies et contagions. Les élevages porcins chinois par exemple sont l’objet d’attaques dévastatrices de la peste porcine. Les épisodes de grippe aviaire avec notamment les virus H5 et H7 sont désormais quasi-annuels.  La taille de élevages serait un facteur d’accélération des épidémies virales et aussi semble-t-il, à l’origine d’une forte aggravation de risque de transmission à l’homme.

 

 

Exploitation extrême des ressources

 

 

D’autres scientifiques prennent le contre-pied du procès des grands élevages pour dénoncer le manque de respect des règles sanitaires de base dans les petits élevages artisanaux ou sur les marchés traditionnels.

 

Il n’empêche, il est difficile de ne pas faire de liens entre les nouvelles pandémies virales et l’exploitation extrême des ressources de la planète, entre ces risques viraux et les nouvelles formes de contact humains – monde animal.

 

JC Nathan

 

Sources : L’élevage intensif accélérateur de zoonoses. Libération.fr

Greenpeace

 

Photo : fotolia