L’alcool nuit au cerveau des jeunes filles

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Et si le cerveau des jeunes filles était particulièrement touché par les effets de l’alcool ? C’est l’une des hypothèses avancées par les chercheurs.

 

 

L’alcool ferait-il plus de dégâts dans le cerveau des jeunes filles ?  Des chercheurs du Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances d’Amiens  ont travaillé sur  les troubles cognitifs causés par l’alcool en fonction du sexe des consommateurs.

 

 

Suppression de signaux

 

 

Olivier Pierrefiche, chercheur à l’unité 1247 Inserm/Université de Picardie Jules-Verne, avait montré dans des travaux en 2018 et 2020 que l’alcoolisation massive (binge drinking) causait des troubles de la mémorisation chez les rats, 48 heures après l’épisode de binge drinking, alors que l’alcool n’était plus présent dans l’organisme. Il semble que l’alcool entraîne la suppression de signaux à la mémorisation, phénomène mesuré en observant la plasticité synaptique des neurones de l’hippocampe.

 

 

Taux d’oestrogènes facteur de vulnérabilité

 

 

De nouveaux travaux (Kévin Rabiant) montrent que chez la jeune femelle rate, ce dommage intervient beaucoup plus rapidement (24 heures après l’alcoolisation intensive) lorsque celle-ci est dans la phase de cycle ovarien caractérisée par une forte concentration en œstrogènes dans le sang. L’hypothèse des chercheurs est que le taux d’œstrogènes circulant est un facteur de vulnérabilité chez la femelle, et entraîne des effets délétères de l’éthanol sur les fonctions cognitives, plus précoces et plus longs que chez le mâle.

 

 

Neurotoxicité de l’alcool

 

 

Cette découverte, si elle est confirmée, tend à étayer le constat que les femmes souffriraient davantage de la neurotoxicité de l’alcool que les hommes. A l’heure où le comportement des jeunes filles en matière d’alcoolisation intensive se rapproche fortement de celui des jeunes hommes, cela pousse à renforcer les campagnes de prévention ciblée à destination des jeunes.

 

JC Nathan

 

Source : K. Rabiant et coll. Sex difference in the vulnerability to hippocampus plasticity impairment after binge‐like ethanol exposure in adolescent rat: Is estrogen the key? Addict Biol., 28 janvier 2021

Inserm