De l’alcool pendant la grossesse. Malgré les messages de prévention, 20 à 25% des femmes enceintes continuent de boire en France et en Europe. La plupart des personnes ignorent que même une très petite quantité d’alcool peut avoir des répercussions dramatiques sur l’enfant futur.
1% des naissances
Chaque année dans le monde, 119 000 enfants naissent avec un syndrome d’alcoolisation foetale (SAF), estimaient des chercheurs dans une étude du Centre pour la santé mentale et les addictions de Toronto publiée par The Lancet Global Health. En France, le SAF toucherait environ 8 000 nouveaux-né par an, soit environ 1% des naissances.
Un bébé qui recevrait 2,7 litres d’alcool pendant la gestation
Lorsqu’une femme enceinte boit de l’alcool, l’alcool imbibe le fœtus. En effet, l’alcool traverse le placenta. Le fœtus a strictement le même taux d’alcoolémie que sa mère, et il est incapable de métaboliser l’alcool. Boire un seul verre de vin chaque jour pendant la grossesse, c’est donner à son bébé 270 fois 10 grammes d’éthanol, soit 2,7 litres d’alcool pur. L’alcool vient enrayer l’élaboration fragile du système nerveux et cérébral.
Retards de croissance, retards mentaux
Le syndrome d’alcoolisation fœtale se caractérise par des désordres et handicaps physiques, cognitifs et comportementaux : 43% des enfants touchés par le SAF présentent des malformations et anomalies chromosomiques, 18% souffrent de problèmes mentaux et comportementaux. Le SAF se caractérise par des retards de croissance et des retards mentaux.
Une faible exposition à l’alcool
De nouveaux travaux laissent penser qu’une faible exposition à l’alcool, notamment dans les deux à trois premières semaines de la gestation, suffirait à générer un syndrome d’alcoolisation foetale. Selon une étude de chercheurs de l’université de Melbourne (Australie) publie dans la revue Jama Pediatrics, des femmes très faiblement exposées à l’alcool – moins de 7 verres par semaine et jamais plus de 2 verres en une occasion – ou/et ayant cessé de boire au cours du 1er trimestre de grossesse, pouvaient donner naissance à des enfants présentant des signes faciaux à peine identifiables, mais pourtant réels de SAF.
« Ce type d’études est important car certains essaient de remettre en cause le dogme du zéro alcool pendant la grossesse au motif que les preuves manquent », estime Mickaël Naassila, directeur du groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances à l’Inserm.
JC Nathan
Sources : http://sante.lefigaro.fr
Photo : F.Durand – SIPA