Une forte présence de phtalates dans la Méditerranée contamine les grands mammifères marins, dénonce l’association environnementale WWF.
Des phtalates en forte concentration dans les grands mammifères marins de Méditerranée ? La teneur élevée de ces substances chimiques, provenant notamment de matières plastiques, perturbateurs endocriniens avérés, est une mauvaise nouvelle pour l’environnement. C’est aussi une mauvaise nouvelle pour les centaines de millions de personnes vivant autour de la Méditerranée et grâce aux ressources de la mer.
Rorquals et globicéphales noirs
Rorquals communs, cachalots mais aussi globicéphales noirs évoluant dans le sanctuaire Pelagos, une aire de protection marine de 87 500 km2 au nord de la Méditerranée (bassin Corso-Liguro-Provençal), sont contaminés de façon significative, a expliqué Denis Ody, responsable océans et côtes au WWF France.
Dix phtalates particulièrement dangereux
L’association a réalisé des prélèvements de peau et de gras sur une petite centaine de cétacées. Ces échantillons, analysés en partenariat avec l’Université Aix-Marseille, ont révélé la présence de dix phtalates particulièrement dangereux, tel que le DEHP. La teneur en DEHP mise en lumière par les laboratoires est en moyenne de 1 060 microgrammes par kilo de matière sèche, niveau considérable au vu des doses limite autorisées dans l’alimentaire (300 microgrammes).
Les rorquals seraient plus exposés que les cachalots à cette pollution chimique, sans doute parce qu’ils filtrent de grands volumes d’eau, ingérant du même coup des petits poissons contaminés et des microplastiques en suspension dans la mer.
Pour les spécialistes de l’environnement, cette forme de contamination s’explique très bien, malheureusement. les stations d’épuration laissent passer des résidus chimiques dont des phtalates, issus des produits cosmétiques qui partent ensuite à la mer, estime WWF.
Un million de particules de plastique au kilomètre carré
En outre, les mers sont gravement polluées par les plastiques. « Près de 269 000 tonnes de déchets plastiques formés de plus de 5 000 milliards de particules flottent sur les océans. L’étude confirme l’intensité de cette pollution en Méditerranée où la densité de microplastiques est parmi les plus élevées au monde » a rappelé la présidente du WWF, Isabelle Autissier. L’association estime qu’un million de particules de plastique au kilomètre carré flottent à la surface de la Grande Bleue.
Faut-il le rappeler, la Méditerranée, « mer au milieu des terres » (mer intercontinentale) de 2,5 millions de km2 constitue une ressource naturelle prodigieuse. Plus de 160 millions de personnes vivent sur ses côtes. Les 22 pays méditerranéens regroupent environ 430 millions d’habitants.
JC Nathan
Source photo : https://e-rse.net