Les polyphénols, substances antioxydantes, protègent l’organisme mais la science n’a pas encore élucidé comment.
Les polyphénols, l’une des grandes familles d’antioxydants, apparaissent aujourd’hui comme des substances miraculeuses à l’origine de multiples bénéfices pour la santé (protection contre les maladies cardio-vasculaires, anti-inflammatoires, protection contre les cancers et les maladies neuro-dégénératives…). En réalité, le terme polyphénols recouvre un éventail de substances diverses encore mal connues des scientifiques.
Contre les radicaux libres et le stress
Les polyphénols appartiennent au monde végétal. On en trouve dans les fruits et légumes, les fruits oléagineux (noix, amandes, noisettes…), les céréales, les fines herbes, le chocolat, le thé et le café, le vin rouge… On parle d’antioxydants parce qu’ils contrent l’effet des radicaux libres (molécules instables) à l’origine du stress oxydatif et du vieillissement. Lire Antioxydants, anti-vieillissement.
Familles de polyphénols
Les spécialistes distinguent plusieurs catégories de polyphénols : les acides phénoliques, les stilbènes (dont le resvératrol, antioxydant réputé du vin), les lignanes, les flavonoïdes (anthocyanines…), les flavanols (catéchine du vin), les isoflavonoïdes, les flavonols, et divers autres rencontrés dans le curcuma, l’huile d’olive. Lire Un verre de vin contre l’infarctus
Métabolisées
Compte tenu de leur réputation sur la santé, le consommateur attend avec intérêt des compléments alimentaires enrichis en polyphénols. Erreur ! Car les scientifiques ne savent toujours pas comment agissent ces antioxydants. Dans le corps humain, ces substances sont métabolisées, c’est-à-dire transformées et assimilées. Elles changent de forme et l’on ne peut en attendre les mêmes effets in vivo (dans le corps) que in vitro (expérience de laboratoire).
Le rôle du microbiote
Dans son dernier ouvrage, « Le nouveau régime méditerranéen », le Dr Michel de Lorgeril souligne le rôle particulièrement complexe de la flore intestinale (le microbiote intestinal). Certaines bactéries transforment certains polyphénols et pas d’autres. Des effets de synergies entre substances antioxydantes, ou entre substances d’origine alimentaires sont sans doute à l’œuvre.
Fish-like effect of wine drinking
Michel de Lorgeril cite l’effet surprenant des anthocyanines du vin (classe des flavonoïdes) qui augmentent les apports en oméga-3 d’origine marine. Son laboratoire a intitulé cet effet « fish-like effect of wine drinking ». Bref, on sait avec une quasi-certitude que les polyphénols protègent mais on ne sait pas comment. Une bonne raison pour continuer à se nourrir de façon équilibrée et diversifiée en attendant les lumières de la science.
JC Nathan
Sources : http://www.eufic.org
Le nouveau régime méditerranéen. Dr Michel de Lorgeril. Terre vivante. Janvier 2015.
Photo : www.femininbio.com