Les enfants végétariens et les risques de carences

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Les enfants végétariens sont-ils ou non exposés à des risques de carences nutritives ? La question vient de rebondir alors que vient d’être publiée dans la revue scientifique Pediatrics une étude menée au Canada.

 

 

Les chercheurs de l’hôpital St. Michael à Toronto ont suivi pendant trois ans une cohorte de 9 000 enfants végétariens âgés de 6 mois à 8 ans. Les résultats de l’étude battent en brèche nombre d’idées sur la nutrition. Les enfants suivis ne présentent aucune carence majeure. Indice de Masse Corporelle (IMC), taux de vitamine D, de fer et de cholestérol… Tous les clignotants sont corrects. A noter que la vitamine B12 n’a pas été mesurée.

 

 

Pallier l’absence de protéines

 

 

Les scientifiques s’attendaient au contraire à observer des manques de fer et de vitamine D, qui sont principalement fournis par la viande et le lait. Il n’en est rien apparemment.

Ce phénomène tiendrait sans doute à la qualité de l’alimentation dispensée par les parents, ces derniers ayant pris garde de pallier l’absence de protéines animales par des aliments apporteurs de fer comme les légumineuses et les oléagineux. Il semble que les enfants végétariens soient un peu plus maigres ou moins corpulents que leurs homologues omnivores, sans néanmoins qu’on trouve beaucoup d’enfants sous un IMC normal.

 

 

Lait de croissance

 

 

A suivre les auteurs de l’étude, le végétarisme ne poserait pas de problème pour les enfants. En France, nombre de spécialistes ne partagent pas cette conclusion. L’étude porte sur une majorité (80%) d’enfants de quatre ans et moins. Il est probable que la prise de lait de croissance dans la première enfance comble les besoins. Mais plus tard, les carences risquent d’apparaître.  Dans la pré-adolescence et l’adolescence, les besoins en fer et en vitamine D sont très importants.

 

 

Deux portions carnées

 

 

Selon Patrick Tounian, chef du service de Nutrition et gastroentérologie pédiatriques de l’hôpital Trousseau à Paris estime qu’il faudrait donner deux portions carnées par jour aux enfants de plus de six ans jusqu’à l’âge adulte. Une opinion complètement à contre-courant  de la tendance végétarienne, en particulier dans les cantines.

Le spécialiste de l’hôpital Trousseau estime que le végétarisme chez les enfants va se  traduire inévitablement par une carence en fer, le fer des végétaux (celui des épinards notamment) étant « huit fois moins bien absorbé que celui de la viande ».

 

Aurélie Laroche

 

Sources : France Culture

Libération