Perrier, source de contamination

0
57
perrier

Nestlé a dû fermer une source de Perrier et détruire deux millions de bouteilles, en raison d’une contamination bactérienne.

 

Perrier, une source de contamination ? Ces derniers temps, le Perrier n’est plus la sympathique boisson pétillante que l’on connait, des bactéries s’étant glissées sous les bulles. Au cours de la seconde quinzaine du mois d’avril 2024, le groupe Nestlé, propriétaire de la marque, a procédé à la destruction de deux millions de bouteilles de Perrier, pour cause  de risque sanitaire. Le groupe a donné comme raison une sybilline « déviation microbiologique ponctuelle », suite aux fortes pluies connues dans le Gard début mars.

 

 

Contaminations d’origine fécale

 

 

Les pouvoirs publics sont plus clairs que la firme multinationale : c’est le préfet du Gard qui a demandé à la mi-avril la cessation de l’exploitation d’un des puits de l’usine de Vergèze dans le Gard, et cela en raison de contaminations d’origine fécale (coliformes, Escherichia coli) et de bactéries de l’espèce Pseudomonas aeruginosa, source possible d’infections pulmonaires aigües. Dans ces conditions, le Perrier aurait posé un vrai risque de contamination.

 

 

Nappes de calcaire

 

 

Comment expliquer une telle contamination ? Selon une responsable de l’Etablissement public territorial de bassin (EPTB) en charge de la gestion de la zone exploitée par Nestlé, près de Nîmes, la source en cause est au cœur de nappes de calcaires. Lorsque de violentes pluies se produisent, les eaux de surface traversent les couches de calcaire. Du fait des intempéries, davantage de particules sont en suspension, qui favorisent le transport de germes. Ainsi, une pollution fécale peut contaminer une source, même à plus de 100 mètres de profondeur, comme celle du « Perrier ».

 

 

Eaux naturelles, non traitées

 

 

L’eau distribuée sur le réseau public est traité et donc sans risques sanitaires. Mais selon la règlementation, les eaux minérales naturelles n’ont pas droit à des traitements et doivent être, comme leur nom l’indique, naturellement potables. Depuis quelques années, il semble que de grandes marques d’eau minérale, confrontées à des risques de contamination bactériennes, traitent en toute illégalité leurs eaux minérales pour contourner le problème.

 

Lire : Les eaux minérales en bouteilles, des fraudes multiples

 

 

Bouteilles en circulation

 

 

Reste une question d’importance : les bouteilles de Perrier déjà diffusées dans le commerce et dans le public, sont-elles saines ? Nestlé jure que c’est le cas. C’est souhaitable. Dans la majorité des cas, Eschirichia coli est une bactérie ne représentant pas de danger grave,  mais une petite minorité parmi les souches pathogènes, telles que E. coli enthérohémorragiques (EHEC), sont responsables de graves affections.

 

JC Nathan

 

Source : anses

Liberation