Comment assurer la protection du poisson et des ressources marines ? Au moment où nombre d’espèces sont en danger, il faut privilégier une consommation intelligente.
Pour participer à la protection des ressources marines et être un « bon consommateur de poisson« , il faut suivre trois règles : manger du poisson dans des quantités raisonnables, privilégier des espèces et origines qui ne sont pas en danger, refuser des poissons pêchés selon des techniques destructrices.
Réduire les quantités
Concernant les quantités, l’Organisation mondiale de la santé recommande un maximum de 11 kg par an et par personne. Les Français et les Européens dans leur ensemble en consomment le double. Du coup, sans nous en rendre compte, nous participons à la surpêche : nous prélevons davantage de poissons que l’océan peut nous en fournir. Réduire sa consommation de poisson, comme celle de la viande, est un acte de citoyenneté de la planète.
Les poissons de stocks en bonne santé
Second conseil, consommer des familles de poissons qui se portent bien. Cette consigne suppose de bien connaître l’état des stocks. Selon l’Ifremer (données 2022), environ la moitié du poisson pêché par la France provient de populations de poissons en bon état. Exemples d’espèces qui se portent bien : le thon rouge, le hareng, le merlu (golfe de Gascogne, mer celtique, mer du Nord), la lotte ou baudroie (golfe de Gascogne, mer Celtique), les coquilles St Jacques (Manche).
Le merlan (du golfe de Gascogne), le lieu jaune, la sole, le bar (Manche, mer du Nord, golfe de Gascogne) sont dans une situation intermédiaire (stocks reconstituables).
Les surpêchés : maquereau, sardine, lieu jaune, merlu
Les poissons à éviter proviennent de populations surpêchées ou/et dégradées, ce qui signifie que la pression est trop forte par rapport à leur capacité de reproduction. C’est le cas du maquereau en Atlantique, de la sardine (golfe de Gascogne, mer Celtique, Manche, Mer du Nord) Pour une petite part (2%), il y a même ce que l’on appelle un effondrement de la population. C’est ce qui est arrivé au lieu jaune (mer Celtique, Manche, Mer du Nord) et au merlu (Méditerranée).
Les chaluts, les dragues à proscrire
Concernant le troisième critère (les techniques de pêche), le consommateur soucieux de l’environnement s’opposera aux pêches réalisées avec des chaluts en eaux profondes, à plusieurs centaines de mètres de profondeur, qui détruisent les fonds marins. L’Union européenne a interdit la pêche par chalut à plus de 800 mètres de fond. La technique dite de la drague qui laisse également trainer de lourds filets est aussi problématique.
Les sennes (très larges filets) font énormément de prises non souhaitées (requins, tortues, raies…).
L’UFC-Que Choisir conseille aux consommateurs de préférer les méthodes de pêche les plus protectrices telles que les lignes, hameçons et filets. En principe, un label comme MSC garantit que le poisson provient de stocks en bon état et que les pratiques de pêche respectent l’écosystème et les espèces marines.
JC Nathan
Sources : ifremer
Photo : WWF