Une alimentation saine permet de réduire significativement les risques de cancer.
On peut réduire fortement les risques de tumeurs cancéreuses au moyen d’une alimentation équilibrée. Malheureusement, ce fait scientifique incontestable ne fait pas vraiment changer les comportements alimentaires.
Chaque année, on dénombre plus de 380 000 nouveaux cas de cancer (54% chez l’homme), et 150 000 décès suite à la maladie. Les cas les plus fréquents sont ceux de la prostate (plus de 50 000 cas), du sein (58 000 nouveaux cas chaque année), du côlon-rectum et du poumon. Lire Nutrition et cancers : relations étroites
Alcool, viandes rouges, charcuterie et sel
Certains aliments sont reconnus comme facteurs aggravant de risques. L’alcool en endommageant l’ADN des cellules, accroît les risques de cancer de l’œsophage, du larynx, de l’estomac…). Les viandes rouges (en raison de la teneur en fer héminique, un puissant oxydant) et la charcuterie sont mis en cause par l’Organisation mondiale pour la santé, et identifiés comme facteurs aggravants du risque de cancer du côlon. Idem pour les grillades et les cuissons au barbecue.
Enfin, les sels nitrités que l’on retrouve dans le jambon sont également mis en cause.Des apports excessifs de sel peuvent altérer la muqueuse gastrique et favoriser d’autres facteurs de risque.
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Cancers du côlon et du rectum en mode surveillance
Il ne s’agit pas d’interdire l’alimentation carnée mais d’observer une certaine modération. Selon les scientifiques, il conviendrait de consommer moins de 500 g de viande et moins de 150 g de charcuterie par semaine.
Effet protecteur des fruits et légumes
Les fruits et légumes, de par leur richesse en fibres et en micronutriments divers (vitamines, minéraux) ont un effet protecteur de l’organisme vis-à-vis de cancers divers (bouche, larynx, pharynx, œsophage, estomac, poumon…). La grande étude Suvimax estime ainsi qu’une consommation régulière de fruits et légumes diminue les risques de cancer de 30%.
La vitamine C serait l’une des vitamines aux effets protecteurs. D’une façon générale, tous les micronutriments antioxydants (vitamines, oligo-éléments) semblent concourir à limiter les risques de cancer, dérèglement lié notamment à des phénomènes d’oxydation. Autre source de protection, les fibres. Tous les aliments riches en fibres (riz et pâtes complètes, légumes secs…) vont apporter un effet protecteur vis-à-vis des cancers des voies digestives. Lire aussi Alimentation anti-cancer
La question polémique du lait
Selon l’Institut National du Cancer, la consommation quotidienne de produits laitiers est un facteur favorable à la prévention du cancer colorectal. L’Institut avance que les produits laitiers réduisent le risque de prolifération des cellules cancéreuses dans le côlon et le rectum, et que le calcium contribue indirectement à la protection de la paroi intestinale. Cette thèse contredit les opposants au lait pour qui ce produit est précisément un facteur de risques.
Parallèlement à une alimentation saine et diversifiée, une activité physique régulière contribue fortement à protéger du cancer, souligne Thierry Philip, directeur du département Cancer et environnement du Centre Léon Bérard.
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JC Nathan
Source : Institut National du Cancer
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