Anorexie, un diktat sur l’alimentation

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trouble alimentaire

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L’anorexie mentale touche en France environ 70 000 personnes, en grande majorité des femmes de 15 à 25 ans, qui restreignent leur alimentation de façon dangereuse.

 

L’anorexie survient le plus souvent à l’âge adolescent, entre 14 et 17 ans, même si l’on observe parfois des cas d’enfants anorexiques (à partir de 8 ans) ou des cas à l’âge adulte. Ce trouble du comportement alimentaire, en grande majorité féminin, se caractérise par une privation alimentaire qui peut durer des mois, voire des années. Un épisode traumatisant (séparation, deuil…) précède souvent le début de ce trouble alimentaire. Lire sur ce site les fiches Anorexie, Boulimie

 

Restrictions alimentaires et interdits

 

Plusieurs comportements peuvent suggérer un diagnostic d’anorexie : une forte restriction alimentaire, des interdits sur certains aliments précis, des épisodes boulimiques, des vomissements provoqués…  La personne ne se voit pas maigre mais au contraire, elle a toujours peur de se voir grossir. Elle recherche une emprise totale sur son corps. Souvent, elle s’adonne de façon excessive au sport.

 

Phases dépressives et angoisses

 

D’autres symptômes sont parfois observés : obsessions alimentaires, hyperactivité, surinvestissement intellectuel…Les moments boulimiques sont souvent associés à divers troubles et malaises psychologiques : sensations de pertes de contrôle de soi, sentiment de culpabilité, phase dépressive, angoisses….

 

Dénutrition plus ou moins grave

 

L’anorexie entraîne des états de dénutrition plus ou moins graves, accompagnés d’effets sur le système endocrinien, sur le métabolisme et de diverses perturbations, notamment l’arrêt des règles (aménorrhée). Sur le plan du poids, le critère retenu est un IMC (Indice de Masse Corporelle) inférieur à 17,5 kg/m2  (la valeur normale de l’IMC est située entre 18,5 et 25 kg/m2).

 

Pas de gène de l’anorexie

 

Selon les spécialistes, les troubles de l’anorexie mentale, comme tous les troubles alimentaires, relèvent de multiples facteurs : facteurs génétiques, psychologiques, facteurs familiaux, socio-culturels… On a jamais pu identifier un gène prédisposant à l’anorexie mentale. Les scientifiques  croient davantage à la combinaison de différentes fragilités génétiques, notamment celles induisant des troubles de type psychiatrique comme la compulsion, la dépression… souvent associés à l’anorexie.

 

Repérage précoce et guérison

 

La période d’anorexie peut durer une année et demi à trois ans, voire cinq ans pour certaines patientes. Suite à une prise en charge adéquate, la moitié des patientes guérissent. Un tiers voit leur état s’améliorer. Une malade sur cinq reste dans une affection chronique. Une personne sur vingt (5%) connaît une issue fatale, souvent dans l’année qui suit la sortie de l’hôpital, du fait d’une trop grande faiblesse et d’un arrêt cardiaque, ou à la suite d’un suicide. L’anorexie est en effet la maladie psychique qui entraîne le plus de suicides.

 

Pour les experts, l’hospitalisation est recommandée quand le risque vital est engagé. Il faudra un suivi multidisciplinaire (notamment pour gérer la souffrance psychologique). Un repérage et une prise en charge précoces diminuent les risques de complications (somatiques, psychiatriques ou psychosociales) et favorisent la rapidité et les chances de guérison.

 

Aurélie Laroche

 

Sources :

 http://www.inserm.fr

http://femmes.portail.free.fr

Photo : www.proteines-gourmandes.fr