L’Irlande vient d’adopter un prix minimum pour l’alcool. Une mesure déjà prise par l’Ecosse et le Pays de Galles, mais à laquelle s’opposent fermement les lobbies de l’alcool en France.
Désormais, en Irlande, aucun produit alcoolisé ne pourra être vendu à un prix inférieur au prix plancher de 10 centimes d’euro par gramme d’alcool (un euro par unité d’alcool). Cette tarification augmente de façon mécanique toutes les boissons alcoolisées. Une canette de bière revient désormais à 1,70 euros, une bouteille de vin standard à 7,40 euros. Une bouteille de gin ou de vodka coûtera au minimum environ 21 euros.
Alcools pas chers
L’Ecosse avait déjà introduit cette mesure en 2018, puis le Pays de Galles en 2020. Cette mesure augmente fortement les alcools pas chers vendus en supermarchés et vise à freiner les gros buveurs adeptes du binge drinking.
40 bouteilles de vodka en moyenne
En moyenne, les Irlandais (plus de 15 ans) ont bu en 2019 l’équivalent de 40 bouteilles de vodka, 113 bouteilles de vin ou 436 pintes de bière, selon les services de santé irlandais. L’Etat a décidé de calmer le jeu. Mais ce type de mesures est rarement populaire. De nombreuses voix se sont élevées contre cette taxation, sous prétexte qu’elle allait pénaliser les personnes les plus modestes.
Une mesure défendue par l’Inserm
A contrario, divers chercheurs (Université de Sheffield, Public Health Scotland, Université de York) témoignent de l’efficacité de ce type de mesures pour réduire de façon significative la consommation d’alcool. Pour les défenseurs de la santé publique, la fixation d’un prix plancher de l’alcool est une excellente nouvelle. En France, addictologues et spécialistes de la santé défendent depuis de nombreuses années cette élévation du prix de l’alcool bon marché.
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C’est d’ailleurs l’une des mesures défendues par l’Inserm dans son rapport « Réduction des dommages associés à la consommation d’alcool » paru en juin 2021. Selon Mickaël Naassila, président de la société française d’alcoologie, si vous augmentez de 10 % le prix de l’alcool, vous diminuer de 4 à 5 % ses ventes ». L’effet prix serait particulièrement marqué pour dissuader les « gros buveurs ».
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JC Nathan
Sources : www.20min.ch