Pas de French paradox, l’alcool tue

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Pas de French paradox, ce petit miracle qui attribuait au vin un effet bénéfique sur la santé. L’alcool est mortel, même à petite dose. De nombreux travaux scientifiques mettent à mal cette pseudo découverte.

 

Le French paradox est une illusion. L’alcool est toujours dangereux, voire mortel. Telles sont les conclusions de diverses études françaises et internationales. Le fameux « paradoxe français » laissait entendre qu’une consommation modérée de vin pouvait améliorer l’espérance de vie.  C’est en 1992 que deux chercheurs français, Serge Renaud et Michel de Lorgeril, faisaient cette découverte : une consommation journalière de deux à trois verres de vin améliorerait l’espérance de vie, en protégeant des maladies cardiovasculaires.

 

 

Le vin, les polyphénols, les graisses saturées

 

 

Les deux scientifiques avaient remarqué que malgré une alimentation riche en graisses saturées, les Français étaient moins touchés par les accidents coronariens que les Américains ou les Anglais. Cet effet quasi-magique, tenait selon Renaud et de Lorgeril aux polyphénols et autres antioxydants présents dans le vin. Ces antioxydants joueraient sur le cholestérol et sur les lipoprotéines de basse densité. Bien entendu, le lobby alcoolier s’était allègrement emparé de cette découverte pour en faire un splendide argument marketing.

 

 

Une étude chinoise

 

 

Depuis, cette découverte a été fortement contestée. En 2019, une large étude chinoise a été menée pendant près de dix ans auprès de plus de 500 000 personnes. Aucun effet net positif n’a pu être mis en lumière, en termes de risque d’infarctus du myocarde. S’il existe un effet protecteur coronaire, il n’est que très faible et ne concerne pas toutes les personnes.

 

 

Faible consommation et risque de cancer accru

 

 

En 2021, un dossier réalisé par l’Inserm (octobre 2021), en collaboration avec Mickaël Naassila, directeur du Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances dénonçait clairement tout effet bénéfique de l’alcool. Désormais, il y a un quasi consensu établissant que même une faible consommation d’alcool contribue à des cas de cancer. Une étude britannique a montré que chaque verre d’alcool consommée par jour augmente de 12 % le risque de cancer du sein (12 % dès le premier verre, 24 % au deuxième…).

 

Mortalité prématurée

 

 

L’alcool est l’une des grandes causes de mortalité (première cause de mortalité prématurée)  : environ 41 000 personnes (30 000 hommes, 11 000 femmes) meurent chaque année directement à cause de l’alcool, ou indirectement par hausse des risques de maladie. L’alcool est responsable ou facteur de risque de plus de 200 maladies : cirrhose, atteintes neurologiques, cancers (bouche, pharynx, larynx, œsophage, foie, sein, cancer colorectal) et aussi de maladies cardiovasculaires.

 

Gâchis social et humain

 

 

La consommation d’alcool en France est  très inférieure à ce qu’elle était au milieu du XX° siècle, 12 litres d’alcool pur par habitant âgé de 15 ans contre 26 litres en 1961. Mais elle reste cause d’un formidable gâchis social et humain. Le seul coût social est estimé à 118 milliards d’euros par an (chiffre tenant compte des revenus tirés de l’alcool : taxes, etc). Un coût social équivalent à celui occasionné par le tabac.

 

JC Nathan

 

 

Sources :  Alcool & Santé – Lutter contre un fardeau à multiples visages

Inserm

 

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