
Pas de french paradox. L’alcool est mortel, même à petite dose. C’est l’une des conclusions fortes de l’Inserm dans ses récents travaux.
Le french paradox est une illusion. L’alcool est toujours dangereux, voire mortel. Tel est l’un des points forts d’un dossier réalisé par l’Inserm (octobre 2021), en collaboration avec Mickaël Naassila, directeur du Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances.
Mortalité prématurée
Primo, l’alcool est l’une des grandes causes de mortalité (première cause de mortalité prématurée) : environ 41 000 personnes (30 000 hommes, 11 000 femmes) meurent chaque année directement à cause de l’alcool, ou indirectement par hausse des risques de maladie. L’alcool est responsable ou facteur de risque de plus de 200 maladies : cirrhose, atteintes neurologiques, cancers (bouche, pharynx, larynx, œsophage, foie, sein, cancer colorectal) et de maladies cardiovasculaires.
Faible consommation d’alcool
Secundo, même une faible consommation d’alcool contribue à des cas de cancer, notamment du sein. Une étude britannique a montré que chaque verre d’alcool consommée par jour augmente de 12 % le risque de cancer du sein (12 % dès le premier verre, 24 % au deuxième…).
French paradox, erreur méthodologique
Le french paradox, principe selon lequel une consommation modérée de vin protège des maladies cardiovasculaires, est fausse, affirment les experts de l’Inserm. Cette idée, fortement promue par les médias et les alcooliers, était née dans les années 1990, lorsqu’on avait remarqué que malgré une alimentation riche en graisses saturées, les Français étaient moins touchés par les accidents coronariens que les Américains ou les Anglais.
Des scientifiques avaient attribué ce paradoxe à l’effet positif de polyphénols et autres antioxydants présents dans le vin, sur le cholestérol et sur les lipoprotéines de basse densité. L’Inserm réfute cette hypothèse, et estime que le célèbre french paradox repose sur des erreurs de méthodologie.
Gâchis social et humain
La consommation d’alcool en France est très inférieure à ce qu’elle était au milieu du XX° siècle, 12 litres d’alcool pur par habitant âgé de 15 ans contre 26 litres en 1961. Mais elle reste cause d’un formidable gâchis social et humain. Le seul coût social est estimé à 118 milliards d’euros par an (chiffre tenant compte des revenus tirés de l’alcool : taxes, etc). Un coût social équivalent à celui occasionné par le tabac.
JC Nathan
Sources : Alcool & Santé – Lutter contre un fardeau à multiples visages
Inserm
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