Pesticides et maladies graves, les liens se confirment

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Les preuves que les pesticides sont à l’origine de maladies graves de type cancers ou maladies neurodégénératives s’accumulent. Un nouveau rapport de l’Inserm paru en novembre 2021, basé sur l’analyse de plus de 5000 études scientifiques, confirme des hypothèses avancées dès 2013.

 

 

Les substances chimiques à la base des pesticides (insecticides, fongicides, herbicides) sont très certainement à l’origine de graves maladies (lymphomes, myélomes, cancer de la prostate, maladie de Parkinson) pour les personnes exposées.

 

 

Etudes épidémiologiques

 

 

L’étude de l’Inserm s’appuie sur une synthèse de 5300 documents publiés depuis 2013 analysés par un groupe d’experts multidisciplinaire ((épidémiologie, toxicologie, expologie et sociologie). Les scientifiques, en se basant sur des études épidémiologiques, ont étudié les liens entre divers familles de pesticides et une vingtaine de pathologies.

 

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Myélome, cancer, Parkinson…

 

 

L’expertise confirme une forte présomption  de liens entre l’exposition aux pesticides et six pathologies : lymphomes non hodgkiniens (LNH), myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique.  Le lien serait très probable entre les substances malathion, diazinon, lindane, DDT, et les lymphomes non hodgkiniens.

 

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Insecticides organochlorés

 

 

De même les insecticides organochlorés et les organophosphorés ont très probablement une responsabilité dans l’apparition de troubles cognitifs et de la maladie de Parkinson.  De même, l’exposition aux pesticides de la mère pendant la grossesse ou chez l’enfant accroît fortement le risque de cancers tels que les leucémies et les tumeurs du système nerveux central.

 

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Le rôle des pyréthrinoïdes

 

 

Les pyréthrinoïdes qui ont eu tendance à remplacer les insecticides organophosphorés, apparaissent comme responsables chez l’enfant de l’altération des capacités motrices, cognitives et des fonctions sensorielles,  et de troubles tels que l’anxiété. L’exposition aux pyréthrinoïdes vient autant de l’usage en agriculture que dans la sphère domestique, notent les experts.

 

Le lien entre l’exposition au chlordécone, insecticide utilisé aux Antilles dans les bananeraies, et le cancer de la prostate est également confirmé. La présomption d’une relation entre l’herbicide glyphosate (Round up) et le cancer LNH est qualifiée de moyenne.

 

En conclusion, les experts de l’Inserm estiment (sagement) que les actions publiques doivent s’orienter vers une meilleure protection des populations.

 

JC Nathan

 

Source : Pesticides et effets sur la santé. Nouvelles données. Novembre 2021. Inserm.