La Chine est en train de connaître un nouvel épisode de grippe aviaire qui suscite l’inquiétude d’une partie de la communauté scientifique internationale.
Plusieurs personnes sont décédées ces dernières semaines en Chine des suites de pneumonie et fièvre liées à un virus dénommé H7N9, source de grippe aviaire. La grippe aviaire est une maladie infectieuse qui touche la volaille et qui dans certains cas rares se transmet à l’homme.
Deux caractéristiques de cette résurgence de la grippe éveillent l’inquiétude : les personnes vivaient dans des régions différentes du pays (Jiangsu, Zhejiang, Anhui, Shanghaï), ce qui pourrait laisser présager que l’épidémie est plus étendue qu’il n’y paraît. Secundo, les poulets ne sont pas menacés par le virus et ne meurent pas, ce qui facilite une propagation quasi invisible du virus.
Transmission de virus entre l’animal et l’homme
Jusqu’ici, l’OMS n’a pas encore déclenché de mesures exceptionnelles (restrictions de déplacements aériens, contrôles sanitaires systématiques) comme cela fut le cas lors d’épidémies précédentes au milieu des années 2000. Selon les premières analyses de l’OMS, les antiviraux existants type Tamiflu, seraient efficaces sur la souche H7N9, ce qui devrait réduire les risques de mortalité pour les personnes contaminées. Toutefois, s’il y avait un début de pandémie (épidémie à grande échelle), l’autorité spécialisée des Nations Unies prendrait probablement des mesures d’urgence, tant la mondialisation des échanges accroît les risques d’une contamination de grande ampleur.
Vaccins inefficaces
Chaque cas de transmission d’un virus animal à l’homme pose en effet de sérieux problèmes aux autorités sanitaires. Les vaccins mis au point pour des virus de génération précédente sont en général inefficaces face aux nouvelles souches. La mise au point d’un vaccin adapté et diffusable à grande échelle exige au moins six mois. D’ores et déjà, l’OMS étudierait la mise au point d’un nouveau vaccin. De leur côté, les autorités chinoises tentent de déterminer avec exactitude la source première du virus.
Si la communauté scientifique est si sourcilleuse sur la menace de la grippe aviaire, c’est qu’elle craint une mutation du virus originel, qui par croisement avec un virus de grippe banal, pourrait donner naissance à un virus hautement pathogène pour l’homme à fort pouvoir contaminant. Un risque particulièrement difficile à apprécier mais pas nul.
B.JC.Duran