La banane de Guadeloupe et de Martinique est de plus en plus saine, presque sans pesticides. Mais cette situation est fragile.
La banane des Antilles parade ces derniers temps, fière de ses qualités environnementales. Selon le président de l’Union des groupements de producteurs de banane de Guadeloupe et Martinique, la banane des Antilles est la plus « propre » au monde. Une bonne nouvelle qui effacerait presque les mauvais souvenirs laissés par le chlordécone, un insecticide utilisé massivement pendant une trentaine d’années qui a gravement pollué les sols et l’eau. Lire Chlordécone, un contaminant persistant aux Antilles.
Banane durable
Dans le cadre du programme « Banane durable », soutenu par le Cirad (Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement), les cultivateurs ont réussi à réduire de 50% la quantité de pesticides utilisées ces cinq dernières années.
Plus d’insecticides
En améliorant leurs techniques de production (rotation de cultures, réintroduction de nouveaux plants…) les producteurs antillais ont réussi à se passer d’insecticides et à limiter l’usage d’herbicides à quelques kilos par hectare et par an. Leurs concurrents du Costa Rica et du Belize en pulvériseraient dix fois plus. Pour autant, ni les cultivateurs antillais, ni les scientifiques qui les conseillent, ne peuvent s’endormir sur ces bons résultats. Car la banane, comme la pomme, est un fruit fragile, attaqué notamment par les champignons.
Toujours des champignons
Les Antillais se battent aujourd’hui contre un champignon (Mycosphaerella fijensis), porteur de la cercosporiose noire, encore appelée maladie des raies noires. Mais la grande crainte, c’est une contamination qui pourrait venir d’Afrique et d’Asie. Ces continents voient leurs cultures de bananes Cavendish (première variété au monde) menacées par la maladie de Panama (fusariose), contamination déclenchée par le champignon Fusarium oxysporum (Lire Bananes malades, une menace pour l’alimentation mondiale).
Pour parer au pire, le Cirad travaille depuis plusieurs années sur la mise au point de variétés hybrides moins vulnérables. Mais il faudra encore sans doute encore un peu de temps pour être sûr de posséder une banane « zéro pesticides », plus forte que tous ces « agresseurs ».
JC Nathan
Sources :
La banane française est-elle plus durable que les autres. 3 mars 2015.
http://www.sciencesetavenir.fr
http://www.martinique.franceantilles.fr
http://www.cirad.fr