Bisphénol A, toxique et cancérigène à très faibles doses

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perturbateur endocrinien

Une nouvelle étude scientifique menée aux Etats-Unis vient encore apporter des preuves de la toxicité du bisphénol A, cette fois à d’infimes doses.

 

 

Une étude menée dans le cadre du projet américain Clarity BPA, coordonnée par la biologiste américaine Ana Soto (Tufts University, à Boston), apporte de nouvelles preuves des effets de perturbateurs endocriniens du bisphénol A, cette substance chimique largement utilisée pour la fabrication des contenants alimentaires (biberons, boîtes de conserve,  bonbonnes d’eau) de type polycarbonate, les résines époxy de revêtement ou encore l’impression des tickets de caisse et tickets bancaires.

 

 

Incidences plus élevées à très faibles doses

 

 

L’étude montre des liens de causalité entre l’exposition à de très faibles doses de bisphénol A (BPA) et des effets sur le développement des glandes mammaires chez les rats, avec des risques associés de survenance de cancer. Surtout, ces travaux mettent en lumière un phénomène mal compris du grand public mais bien connu des toxicologues, selon lequel, l’effet n’est pas lié à la dose. On observe des effets dits « effets de rupture », avec par exemple des incidences plus élevées à des niveaux d’exposition très faibles, puis des incidences plus faibles à des doses de contaminant plus fortes.

 

 

25 microgrammes

 

 

Dans le cas de cette étude, les scientifiques ont mis en évidence des effets sur les glandes mammaires plus importants à des doses inférieures à 25 microgrammes par kilo par jour (25 μg/kg/j) qu’à des doses comprises entre 25 et 250 μg/kg/j. Au-delà du seuil de 250 μg/kg/j, des effets importants réapparaissaient. NDLR : un microgramme = un millionnième de gramme.

 

Interdire totalement

 

 

Ce type de découverte montre une fois encore les effets très pernicieux des perturbateurs endocriniens. De surcroît, cet effet dit de rupture montre qu’il ne suffit pas de limiter l’exposition à des substances chimiques pour s’en protéger. Il faut, expliquent les ONG comme HEAL (Helth and Environment Alliance) ou Générations Futures, interdire totalement ces substances.

 

 

Substance extrêmement préoccupante

 

 

La France a commencé à édicter des interdictions d’utilisation du BPA dans les contenants alimentaires et les ustensiles et contenants pour les enfants.  Le BPA figure désormais sur la liste des substances extrêmement préoccupantes de l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) en raison de ses propriétés toxiques pour la reproduction et de ses propriétés perturbatrices endocriniennes pour la santé humaine et l’environnement.

 

Lire : L’interdiction du bisphénol A, perturbateur endocrinien

 

Vingt ans après les premières mises en cause du Bisphénol A, on attend encore la position officielle de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), instance très « sollicitée » par les différents lobbies, qui a promis un avis en 2020.

 

JC Nathan

 

Sources :

https://www.env-health.org/

https://www.generations-futures.fr