Syndrôme de l’intestin irritable : un trouble très répandu

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intestin irritable

Le syndrôme de l’intestin irritable (encore dénommé colopathie fonctionnelle, côlon irritable) n’est pas un petit phénomène. Selon la Fondation de recherche Digestscience, il concerne 9 millions de personnes en France (plutôt des femmes).

 

Près d’une consultation sur deux en gastro-entérologie concerne un côlon irritable, également appelé colopathie fonctionnelle.

 

Hypersensibilité viscérale

 

Même si aucune lésion n’est  visible à l’oeil nu, et même si l’on  observe pas d’inflammation, les parois de l’intestin sont irritables. Il y a une hypersensibilité viscérale, cause de multiples maux : fortes douleurs abdominales, des ballonnements, flatulences, troubles du transit (constipation, diarrhée), mais aussi maux de tête, nausées, brûlures d’estomac… Les douleurs sont chroniques et dans certains cas, particulièrement invalidantes. Mais la médecine considère ce syndrôme comme un trouble fonctionnel et non comme une maladie à part entière.

 

Compréhension difficile du phénomène

 

Divers mécanismes peuvent expliquer ce dysfonctionnement nerveux : un mauvais fonctionnement du moteur gastro-intestinal, une infection virale ou bactérienne, un problème de perméabilité des parois intestinales, une mauvaise absorption des acides biliaires, une inflammation intestinale de faible intensité, des facteurs psychologiques et génétiques…. Cette multiplicité des facteurs complique fortement la compréhension du syndrôme de l’intestin irritable.

 

Perturbation de la flore intestinale

 

Aux côtés du SII, on recense d’autres pathologies digestives graves : maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique de l’intestin), maladie coeliaque, rectocolite hémorragique… Ces maladies digestives sont souvent associées avec une perturbation de la flore intestinale. Selon certaines études, 20 à 25 % des cas de syndrome de l’intestin irritable surviennent après une infection gastro-intestinale. D’où l’hypothèse d’un déséquilibre de la flore microbienne, avec une moindre présence de bonnes bactéries et un excès de bactéries potentiellement pathogènes (Escherichia coli, Listeria monocytogenes, Yersinia enterocolitica et Mycobacterium paratuberculosis).

 

Régime adapté

 

Les personnes souffrant de syndrôme de l’intestin irritable ont intérêt à adapter leur alimentation. Il est généralement conseillé de prendre garde aux crudités, de réduire les aliments complets riches en fibres insolubles (son de blé), de minimiser les produits fermentés ou générateurs de gaz (chou, chou-fleur, brocoli, haricots blancs)…. Certains sucres (fructose, édulcorants), dits fermentescibles, utilisés par l’industrie, et regroupés sous l’acronyme FODMAP’s (Fermentable Oligo-, Di-, and Monosaccharides, And Polyols » ou FODMAPs), sont également suspectés de favoriser le SII. Autre conseil souvent donné, il convient de boire beaucoup (1 litre à 1,5 litres)….

Lire : le syndrôme du côlon irritable et les crudités

 

Katrina Lamarthe

 

Sources :

APSSII (modif Rachid)

www.digestscience.com