Le sucre commence à être désormais considéré comme « facteur évitable » du cancer. Les effets nocifs du sucre pour les personnes atteintes de cancer semblent de plus en plus probables.
Le sucre et le cancer font sans doute trop bon ménage. Une étude parue dans la revue spécialisée Nutrients en 2020 fait état d’un risque plus élevé de cancer de la prostate avec des régimes « sucrés ».
En 2019, à partir des données de la cohorte NutriNet-Santé (une étude qui a permis de suivre plus l’alimentation et la santé de 100 000 personnes pendant plusieurs années), des chercheurs ont mis en évidence des liens entre consommation de boissons sucrées et sur-risque de cancer du sein. En 2020, les travaux suivants ont confirmé le rôle du sucre comme facteur probable de risques du cancer (mais plus fortement le cancer du sein).
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Tous les sucres incriminés
Selon les chercheurs, il semble que la plupart des sucres soient incriminés : le glucose, le fructose (monosaccharides), le sucre de table, encore dénommé saccharose (disaccharides) et autres sucres ajoutés aux aliments et aux boissons par les industriels, les sucres naturellement présents dans le miel, les sirops, les jus de fruits et les jus de fruits à base de concentré. Certains scientifiques commencent d’ailleurs à considérer le sucre comme un « facteur évitable » de cancer !
Evincer le sucre des régimes
Des médecins qui suivent des patients atteints de cancer sont arrivés à la conclusion qu’il fallait évincer le sucre des régimes pour ne pas accentuer les états inflammatoires et favoriser les cellules cancéreuses. Dans « Les clés de l’alimentation anti-cancer », le Docteur Jean-Christophe Charrié, spécialiste de médecine endobiogénique (approche prenant en compte les inter-relations dynamiques des systèmes qui constituent un individu, dont le système hormonal), explique que toutes les cellules se nourrissent de sucre et d’oxygène.
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Les plus gloutonnes
Mais, précise ce spécialiste, les cellules cancéreuses sont les plus gloutonnes et les plus avides de glucose. Et elles « profitent » abondamment des états insuliniques et des dérèglements du pancréas, liés à la surconsommation de sucres. Selon ce médecin, on ne peut affamer les cellules cancéreuses (sous peine de ne plus nourrir les cellules saines) mais on peut éviter de les aider à se multiplier en réduisant fortement, sinon en supprimant, les sucres ajoutés (par les industriels ou les consommateurs).
Dans ce procès à charge pour le sucre, les sucres naturellement présents dans les aliments (céréales, féculents, fruits) comme le fructose, seraient les moins coupables. Ces sucres accompagnés de fibres, sont mieux absorbés par l’organisme, et « profiteraient » moins au cancer.
Aurélie Laroche
Risques de cancers, l’étau se resserre sur la consommation de sucre
fondation ARC