L’huile d’olive, parée de ses vertus pour la santé et de ses qualités gustatives, est un produit recherché, mais elle est fréquemment l’objet de diverses fraudes.
L’huile d’olive, malgré une règlementation européenne précise, est l’objet de diverses fraudes, reconnait la DGCCRF (services de la répression des fraudes). Lors des contrôles, jusqu’à une huile sur deux est déclarée non conforme.
Le prix et la fraude
Le prix du produit permet à divers faussaires (notamment à la mafia italienne) d’engranger de gros bénéfices à peu de risques. Le coût de production d’un litre d’une huile basique avoisine 3 euros le litre, mais peut se revendre, selon le label de qualité et la dénomination commerciale, entre 8 et 20 euros le litre, voire davantage.
Quelles sont les fraudes classiques ? Il y a le mélange d’huile d’olive avec de l’huile raffinée de colza ou de tournesol, les indications sur l’origine trompeuses ou inexistantes, ou bien sûr, les huiles d’olive « vierge extra » qui n’en sont pas.
L’origine
Toutes les huiles d’olive vierge et vierge extra doivent mentionner le pays d’origine ou l’appellation origine protégée (AOP). Il existe sept AOP : Nyons, vallée des Baux-de-Provence, Aix-en-Provence, Haute-Provence, Nice, huile de Corse (Oliu di Corsica) et Nîmes. Si l’huile ou les olives sont issues de plusieurs pays européens, la mention « origine UE » doit apparaître.
Lire : Guide d’achat de l’huile d’olive
Les fausses vierge extra
Une huile vierge extra est une huile obtenue par pressage mécanique à froid (première pression à froid), sans aucun traitement chimique ou raffinage. Rappelons que l’expression « première pression à froid » vient d’une époque où les moulins effectuaient une seconde pression en ajoutant un peu d’eau chaude.
L’huile doit être pure (sans aucun ajout), ne pas comporter de défaut, avoir certaines qualités organoleptiques : parfum frais, un peu d’amertume, du piquant et une sensation herbacée. Seul un contrôle par des dégustateurs agréés peut garantir les qualités organoleptiques.
La mafia et l’huile de colza
Diverses enquêtes ont mis à jour des pratiques frauduleuses d’organisations criminelles comme les mafias italiennes. Dans certains cas, l’huile d’olive, déclarée vierge extra, est coupée avec de l’huile de colza de mauvaise qualité. Dans d’autres cas, une huile d’olive vierge ou de qualité inférieure est estampillée extra vierge.
De grandes marques italiennes connues Cirio, Carapelli, De Cecco, Pietro Coricelli, ont vu leurs produits déclassés par des laboratoires, car les huiles n’avaient pas les qualités de goût exigées.
Choisir français
Le consommateur qui veut être sûr de son achat, peut choisir de consommer français. L’origine de l’huile est déterminée à la fois par le lieu de récolte des olives et le lieu d’extraction de l’huile. La bouteille peut accoler un logo Huile d’olive 100% française, s’il s’agit d’olives récoltées en France et transformées en France.
Le test du goût
L’une des meilleures façons de s’assurer de la qualité d’une huile est encore de la goûter. Si l’huile a un goût de gras, neutre ou rance, c’est qu’elle a subi une oxydation. Méfiez vous aussi d’un goût vineux-vinaigré (acétone, vernis…), ou d’un goût de fruit trop mûr ou de terre humide. L’huile vierge extra doit avoir des arômes (herbe fraîche…), un goût fruité soutenu, peu d’acidité, et être très plaisante au palais.
Lire : Choisir une bonne huile d’olive
Katrina Lamarthe
Sources :
www.rts.ch/info