Créée en 1977 par Paul Watson, un des premiers fondateurs de Greenpeace, l’ONG Sea Shepherd se bat sur tous les océans pour protéger la faune marine et les ressources de la mer.
Le mouvement est particulièrement impliqué dans la défense des baleines et des requins, la lutte contre la surpêche. Trésorière-secrétaire du mouvement en France, Marine explique l’action de l’ONG.
Sea Shepherd est connu dans le monde entier pour ses actions en faveur de la protection des baleines. Des initiatives parfois musclées qui ont donné une réputation sulfureuse à votre mouvement. Expliquez-nous…
Paul Watson, le responsable de Sea Shepherd, a été dans sa jeunesse l’un des co-fondateurs de Greenpeace. Suite à l’abordage avec un baleinier et après avoir vécu de façon intime l’agonie de la baleine, il a juré de consacrer sa vie à la défense de ces animaux.
Sea Shepherd recourt à diverses méthodes, comme par exemple le sabotage de baleiniers à quai, ou l’abordage de ces navires. Mais, il faut souligner d’une part, qu’en 37 ans d’existence, il n’y a jamais eu le moindre blessé ; d’autre part, que ces navires sont illégaux et n’ont pas le droit d’opérer. D’ailleurs, nous n’avons jamais été condamné pour nos actions.
Quelle est la situation des baleines dans le monde ?
Les pays chasseurs ont presque exterminé les baleines. Malgré un moratoire décidé en 1986 par les Nations Unies, interdisant la chasse à la baleine, trois pays continuent à la pratiquer. L’Islande et la Norvège tuent en moyenne chacune 200 à 300 baleines par an. L’Islande prévoit d’en tuer 1200 en 2014 !
Le Japon vient d’annoncer qu’il renonçait à la chasse à la baleine. Mais pendant des années, ce pays a organisé des expéditions illégales en Antartique. Seule organisation active dans cette zone, Sea Shepherd a réussi par ses actions, à renchérir considérablement le coût des expéditions du Japon de 30 millions d’euros et à mettre à mal leurs objectifs de tuer plusieurs centaines de baleines par an.
Vous vous battez aussi pour faire cesser le massacre des requins…
On tue dans le monde plus 100 millions de requins par an, uniquement pour prélever leurs ailerons. L’aileron de requin permet de préparer un mets de luxe en Asie et le commerce illicite d’ailerons est le second plus gros trafic mafieux au monde après celui de la drogue (Lire Protéger les requins).
En quelques années, on a fait disparaître 90% de la population des requins dans le monde. C’est une catastrophe écologique car le requin, grand prédateur, occupe une place déterminante dans la chaîne alimentaire et la biodiversité. Sa disparition aurait des conséquences gravissimes sur la vie des océans. Comme le dit Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd : « Si les océans meurent, nous mourrons. »
Sea Shepherd aide également certains gouvernements à lutter contre la surpêche. En Afrique de l’Ouest, notamment…
Selon la revue Science, si l’on ne stoppe pas la surpêche, il n’y aura plus un poisson sauvage dans les océans d’ici 2035. Au large des côtes d’Afrique de l’Ouest, les plus gros navires du monde en provenance de Russie, de Chine, du Japon et d’Europe viennent piller les ressources halieutiques en toute illégalité.
Un pays comme le Sénégal n’a pas les moyens d’organiser tout seul la protection de ses richesses marines. Nous avons proposé d’affréter un bateau pour les aider à lutter contre ce pillage scandaleux. Nous faisons de même avec l’Equateur pour les aider à protéger aux Iles Galapagos la faune marine (tortues, requins, mangroves, concombres de mer…).
Contact : www.seashepherd.fr