Bisphénol A, l’Europe moins inquiète que la France

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bisphénol A

bisphénol AAlors que la France vient d’interdire l’usage de bisphénol A, un perturbateur endocrinien, l’Europe, par la voix de son agence sanitaire,  estime que le BPA ne présente pas de risques particuliers pour la santé.

 

Le rapport sur le bisphénol A rendu mercredi 21 janvier par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) vient contredire la position très ferme des autorités françaises vis-à-vis de ce perturbateur endocrinien. Lire L’interdiction du bisphénol A, perturbateur endocrinien.

 

Lourdes suspicions

 

Début 2015, suite à une enquête sanitaire lourde de trois ans, la France a interdit cette substance chimique utilisée dans les plastiques  de contenants alimentaires (biberons, boîtes de conserve,  bonbonnes d’eau), dans les tickets de distributeurs de billets et dans divers autres plastiques dits polycarbonates. Les suspicions liées à l’exposition au bisphénol A sont en effet très lourdes : baisse de la fertilité, soupçon de cancers hormono-dépendants (sein, prostate, testicule), troubles cardio-vasculaires, facteur de diabète ou d’obésité…. Lire Bisphénol A, perturbateur endocrinien pour le foetus et le bébé à doses infimes

 

Pas de risque

 

Les experts sanitaires européens rendent des conclusions très divergentes sur les risques du bisphénol A. Selon eux, cette molécule ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs, quel que soit le groupe d’âge, y compris les enfants à naître, les nourrissons et les adolescents. Le niveau d’exposition de la population, par voie alimentaire ou par la combinaison de diverses sources, serait très inférieure au niveau présentant un risque, explique le rapport de l’EFSA.

 

Dose journalière tolérable

 

Bizarrement, tout en innocentant le bisphénol A, l’EFSA diminue très nettement l’évaluation de la dose journalière tolérable de BPA, en fixant un nouveau seuil à 4 microgrammes (µg)  par kilo de poids corporel et par jour, contre 50 microgrammes. Une recommandation surprenante considérant « l’innocuité avérée » de cette substance chimique.

 

Plastiques de remplacement

 

Certains commentateurs critiquent la position européenne estimant qu’elle pourrait être en partie liée à l’efficacité des lobbies industriels concernés. Une chose est certaine : les industriels français se retrouvent sérieusement en porte-à-faux. Ils ont commencé à investir à grands frais dans des plastiques de remplacement alors que leurs concurrents peuvent continuer à utiliser leurs châines classiques d’emballage. Quant au consommateur, sur un marché européen ouvert par définition, il est peu sûr que son exposition à cette substance chimique problématique baisse dans les années à venir.

 

JC Nathan

 

Sources : www.lefigaro.fr

www.anses.fr

Photo : http://www.edelvia.ch