La surpêche est encore présente sur nos côtes. Après de gros progrès enregistrés ces vingt dernière années, les scientifiques observent des résultats qui stagnent, signes d’une trop forte pression sur les différentes espèces de poissons, dont la sardine.
La surpêche n’est pas encore maîtrisée sur les côtes françaises. L’Ifremer essaye dans son dernier rapport de présenter un bilan positif en expliquant que 51% des poissons débarqués dans l’hexagone en 2021 (327 000 tonnes) proviennent de populations exploitées durablement. Soit une amélioration par rapport à 2020 où ce taux n’atteignait que 48%. Mais une bouteille à demi pleine et aussi à demi vide. Quand on regarde le détail des chiffres, on ne peut pas être totalement serein.
Un quart des poissons en surpêche ou dégradés
Sur l’ensemble des débarquements, 44% des différentes population de poissons pêchées sont jugées en bon état, 7% reconstituables ou en reconstitution. Mais, 23% sont surpêchées ou dégradées et 2% sont effondrées. Un poisson sur dix pêché fait l’objet d’une pêche trop intensive, et un autre poisson sur dix est victime d’une surpêche incompatible avec la biomasse des reproducteurs observée. Autrement dit qu’une menace continue de peser sur l’avenir de cette/ de ces espèces.
Le maquereau et la sardine
Quels sont ces poissons soumis à la pression des pêcheurs ? Le maquereau est surpêché en Atlantique. La sardine dans le Golfe de Gascogne est à la fois surpêchée et dégradée. La situation de sardine qui a toujours été un poisson très abondant est en train de se dégrader, notamment en raison de l’impossibilité des pêcheurs français et espagnols à se mettre d’accord.
Le thon, le merlu, et la coquille Saint-Jacques
De gros progrès ont été réalisés ces vingt dernières années, avec des vrais succès emportés dans la régulation de la pêche du thon rouge de Méditerranée et de l’Atlantique, du merlu du Golfe de Gascogne ou de la coquille Saint-Jacques. Mais depuis cinq ans, le mouvement vers une pêche durable est en train de marquer le pas, sans que les experts en comprennent toujours les raisons.
Une combinaison de facteurs
Ainsi, la sole ne se porte pas bien. Le nombre de jeunes poissons diminue fortement, alors que les quotas imposés devraient permettre une reconstitution des populations. Les scientifiques se rendent compte que la santé des populations de poissons résulte d’une combinaison de facteurs (qualité des eaux, effets du réchauffement climatique, pression de la pêche.
La Politique commune de la pêche affiche l’objectif ambitieux de 100% des populations de poissons pêchées durablement. Pour se rapprocher de l’objectif, il va falloir tout prendre en compte en même temps (ce que l’on appelle une approche systèmique), et peut-être se montrer baisser encore les niveaux de pêche autorisés.
JC Nathan
Sources : Ifremer
Photo :
Réalisation Rodolphe Pochet – Crédits : DNZ – R145G Le Télégramme de Brest