Efficaces et pragmatiques, les Banques Alimentaires ont monté un cercle vertueux pour limiter le gaspillage et financer l’accompagnement alimentaire.
Cela fait trente ans que les Banques Alimentaires luttent contre la faim, le gaspillage alimentaire et le partage. A l’origine, une indignation, celle de Sœur Cécile Bigo, qui dans une tribune parue en 1984 dans le journal La Croix, dénonce le scandale de la pauvreté et le gaspillage alimentaire. Cette religieuse suggère que l’on arrête de jeter à la poubelle de l’alimentation et qu’on la redistribue à ceux qui en ont besoin. Lire aussi Le gaspillage alimentaire, un luxe inacceptable.
Une centaine de Banques
Dans la foulée, cinq associations (Secours Catholique, Emmaüs, Armée du Salut, Entraide d’ Auteuil et Entraide protestante) lancent la première Banque Alimentaire française, sur le modèle des Food Banks américaines apparues à la fin des années 1960. Aujourd’hui, on compte une centaine de Banques Alimentaires, implantées dans toute la France qui viennent en aide à 1,4 millions de personnes. Chaque année, 125 000 bénévoles collectent des denrées auprès des citoyens dans plus de 7 000 magasins. Grâce à cette collecte et au soutien de nombreux partenaires (associations, mécènes, grande distribution), les Banques ont distribué 100 000 tonnes de denrées. L’accompagnement alimentaire réalisé représente l’équivalent de 200 millions de repas.
Aide alimentaire
Au-delà de l’action des Banques Alimentaires, les chiffres globaux sur l’aide alimentaire mise en place dans les pays avancés laissent à réfléchir. En France, 2,6 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire fournie par l’une ou l’autre des grandes associations humanitaires (Secours populaire, Restos du cœur, Croix-Rouge…). Aux Etats-Unis, ce sont entre 25 et 35 millions d’Américains qui connaissent une précarité alimentaire, ont faim ou risquent d’avoir faim. Lire aussi interview Tristram Stuart, chevalier de l’anti-gaspillage.
Anti-gaspillage
Les Banques Alimentaires luttent chaque jour contre le gaspillage. Des bénévoles passent dans les magasins pour récupérer des produits encore consommables qui risquent de partir à la poubelle pour défauts véniels (défauts d’emballage ou d’étiquetage, fruits et légumes mal calibrés…). 1400 points de vente sont visités chaque matin par les camions des Banques Alimentaires. Environ 52 000 tonnes de denrées sont redistribuées à 5 300 associations partenaires.
Force logistique
Cette démarche humanitaire suppose une sacrée force de frappe logistique pour trier, maintenir la chaîne du froid, stocker, gérer les stocks, redistribuer… Les associations et organismes sociaux se chargent ensuite de l’accompagnement alimentaire, via des envois de colis, les épiceries sociales (où les produits sont vendus à 10% maximum du prix réel), les repas en collectivités …
Entre festivité et réalité économique
Les Banques participent à, ou organisent différents événements festifs : festivals (Solidays), ateliers-cuisine (avec mise à disposition de cuisinettes mobiles), des concours de recettes…. Une fois la fête achevée, force est de revenir à la réalité : l’assistance alimentaire est à la hauteur de la pauvreté, de la précarité et de la désintégration sociale dans nos pays riches.
Aurélie Laroche
Source : http://www.banquealimentaire.org
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