Les rivières dans le monde sont polluées par les médicaments. C’est le constat d’une grande étude mondiale dirigée par un organisme de recherches britannique.
Les rivières et les fleuves dans toutes les régions du monde sont fortement pollués par des médicaments. Les résidus médicamenteux sont des facteurs de pollution de l’eau, de l’environnement et des organismes vivants. Une vaste étude internationale a été lancée en 2018, dirigée par l’Université d’York (Royaume-Uni), qui coordonnait plus de 80 instituts de recherche, dont l’INRAE. Elle a analysé la pollution de 258 rivières dans une centaine de pays sur les cinq continents.
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Antibiotiques, analgésiques…
Environ un millier d’échantillons ont été analysés. L’analyse des échantillons a porté sur 61 substances médicamenteuses parmi les plus couramment utilisées : antibiotiques, analgésiques, anti-inflammatoires, antihistaminiques, antidiabétiques, antidépresseurs, stimulants (comme la caféine). Un même laboratoire a analysé le degré de contamination des eaux.
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Zones en développement
L’étude met en lumière que toutes les rivières et les fleuves (Amazone, Mississipi, Mékong) sont polluées. Les régions les plus polluées sont souvent les zones en développement (l’Amérique du Sud, l’Afrique Subsaharienne et certaines parties de l’Asie du Sud) et cela pour deux raisons.
Ce sont souvent les pays où se trouvent les usines produisant les médicaments ; les eaux usées y sont rarement traitées. Les chercheurs ont retrouvé de très fortes concentrations en substances médicamenteuses au Pakistan : concentration d’en moyenne 70,8 microgrammes par litre (µg/L) avec un maximum mesuré de 189 µg/L ; et en Bolivie : concen tration d’en moyenne 68,9 µg/L et un maximum mesuré de 297 µg/L.
Biodiversité aquatique
Un quart des sites étudiés présentent des niveaux de pollution potentiellement dangereux pour la biodiversité aquatique, notamment en raison de la présence de deux antibiotiques (le sulfamethoxazole et la ciprofloxacine), un antihistaminique (la loratadine) et un médicament contre l’hypertension (le propranolol).
Cette étude internationale permet ainsi d’avoir une vision globale, à l’échelle du monde, d’un type de pollution précise. Elle préfigure peut-être la mise en place de réseaux internationaux de surveillance de la pollution.
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JC Nathan
Source : www.inrae.fr