Nitrates, un dossier qui empoisonne l’eau

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Les nitrates et les algues vertes en Bretagne

La pollution de l’eau par les nitrates liés à l’épandage d’engrais est cruciale en France. Notre modèle agricole est en cause.

 Les nitrates et l'eau en Bretagne

Les nitrates dégagés par l’épandage de lisier et d’engrais azotés est un problème crucial pour la qualité de l’eau en France. La Bretagne, spécialiste des grands élevages porcins en sait quelque chose. Régulièrement, la France redécouvre une réalité désagréable : son agriculture intensive, fortement consommatrice d’engrais, entraîne des dégâts considérables pour l’environnement.

 

DEVERSEMENT DE NITRATES

Les nitrates sont des composants du cycle de l’azote, issus de la décomposition des plantes et des déjections animales et humaines. L’agriculture est responsable aux deux-tiers de la forte teneur en nitrates des eaux potables (les collectivités localels et l’industrie sont à l’origine du tiers de la pollution) . A l’état naturel, les nappes d’eaux souterraines présentent  une teneur très réduite de 0,1 à 1 milligramme de nitrates par litre d’eau. En la présence d’élevages porcins ou d’exploitations agricoles, la teneur monte jusqu’à 50 milligrammes, seuil où l’eau devient non potable, selon l’OMS (Organisation Mondiale pour la Santé).

 

L’ACCUMULATION DANS LES SOLS DEPUIS 50 ANS

En France, les régions les plus touchées sont la Bretagne, Champagne Ardenne, le Centre et Poitou-Charente. Le problème rencontré par toutes ces régions agricoles est l’accumulation des nitrates dans les sols au cours des cinquantes dernières années, en grande partie à cause de la surconsommation d’engrais azotés. Les plantes absorbent en partie les nitrates qui se déposent chaque année, mais cette absorption est partielle. Au-delà de certains seuils de concentration, les sols régurgitent ces nitrates via les eaux de ruissellement et d’infiltration. Cela vient polluer les nappes phréatiques, mais aussi les eaux de superficie (rivières, lacs). Il semble qu’on ait largement dépassé les seuils tolérables par la nature.

Il est urgent que l’on entende le constat fait par la FAO : « « Le plus grave est probablement que l’homme n’a pas encore compris ni reconnu que les disponibilités en eau sont finies. » (lire notre fiche thématique produit sensible,  L’eau, ressource rare).

JC Nathan

Publié le 16 janvier 2013

Source : Dossier scientifique du CNRS sur l’eau

www.cnrs.fr