OGM, chaque Etat décide

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OGMDeux décisions européennes prises en janvier et en avril dernier donnent aux Etats la liberté d’accepter ou de refuser un OGM (en importation ou en culture). Paradoxalement, c’est une mauvaise nouvelle pour les adversaires des OGM.

 

La Commission Européenne a décidé d’autoriser l’importation et la commercialisation de 17 produits OGM destinés à l’alimentation humaine ou animale : une variété de maïs (Mon 87460), cinq variétés de soja, une variété de colza….( des produits Monsanto en majorité).

 

Chaque Etat libre d’interdire ou d’autoriser

 

Simultanément, la Commission a décidé de laisser chaque Etat libre d’autoriser ou d’interdire sur son territoire telle ou telle culture transgénique. Cette décision vise à éviter les blocages liés à la règle de la majorité qualifiée et les longues négociations entre pays pro-OGM et pays anti-OGM sur chaque dossier d’autorisation ou de renouvellement d’autorisation. En janvier dernier, le Parlement européen avait pris une décision dans le même sens, autorisant chaque Etat à cultiver ou non des OGM.

 

Jusqu’à présent, un pays comme la France devait invoquer une mesure de sauvegarde ou d’urgence pour bloquer à ses frontières une culture transgénique autorisée par l’Europe. Sous l’influence des anti-OGM, le pays a réussi à empêcher toute culture de maïs transgénique, dont le fameux maïs Mon 810.

 

Le rapport de forces

 

Pour les mouvements opposés aux OGM (tel Greenpeace ou le CRIIGEN, Comité de Recherche et d’Information Indépendantes sur le génie Génétique), l’évolution de la règlementation, qualifiée de renationalisation, n’est pas positive. Ecologistes et autres mouvements « anti » craignent que le rapport de forces entre les puissantes multinationales de la biochimie et les Etats européens devienne inégal dans le nouveau scénario.

 

Selon Corinne Lepage, présidente d’honneur du CRIIGEN, et ancienne vice-présidente de la Commission Environnement au Parlement européen, « non seulement ce texte ouvre les vannes des autorisations d’OGM en Europe, mais contrairement à ce qui est proclamé, il ne permettra pas la sécurité juridique des États qui voudraient les interdire sur leur territoire.

Une capacité d’évaluation insuffisante

 

Pour les anti-OGM, la capacité d’évaluation sanitaire des OGM et des pesticides qui leur sont associés, va encore s’affaiblir dans le nouveau paysage règlementaire. Considérée par ses détracteurs comme très influencée par les grands lobbies économiques privés, l’autorité scientifique publique, l’Efssa, qui évalue pour l’Europe les dossiers de mise sur le marché, gagnerait en pouvoir, au détriment d’expertises plus indépendantes.

 

Substances pesticides

 

Rappelons que la première critique adressée aux plantes transgéniques par les anti-OGM est de produire naturellement des substances insecticides nocives pour l’homme, ou d’être « tolérantes » à des pesticides réputés cancérigènes tel que le glyphosate, substance active du Round-up, l’insecticide vedette de Monsanto, suspecté d’avoir des effets cancérigènes.

 

JC Nathan

 

http://www.criigen.org