Les « végans » et le véganisme poussent jusqu’au bout la logique du respect des animaux. Ils refusent de participer de quelque façon que ce soit à l’exploitation des animaux, leur domination et leur utilisation par l’homme.
Végan (végans) vient du mot anglais vegetarian (vegetarian). Donald Watson, un professeur de charpenterie britannique invente le terme en 1944 et créée la Vegan Society. Au cours de sa vie, il devint successivement végétarien, végétalien, puis végan avant de mourir en 2005 à l’âge de 95 ans. Autre figure tutélaire, Leslie J Cross qui a écrit plusieurs ouvrages sur la question et créé une fabrique de lait de soja en1965. Au cœur de la philosophie vegan, on trouve une notion éthique, la compassion. Et son corollaire dans les rapports avec les animaux, à savoir bannir toute forme d’exploitation et de cruauté envers les animaux.
La souffrance animale
Cette conception est en quelque sorte la démarche végétarienne poussée dans sa logique propre. Les végétariens ne mangent aucun animal (pas de viande, pas de charcuterie, ni de poisson ou de fruits de mer). Les végétaliens ne consomment aucun produit d’origine animale, ce qui exclut les œufs, le lait, le miel… Les végans ne veulent aucunement participer à la souffrance animale. D’où le refus d’utiliser du cuir, de la laine, de la fourrure, des produits cosmétiques ou ménagers testés sur des animaux, des médicaments contenant de la gélatine ou du lactose….
Des êtres sensibles
Pour les vegan, un veau, une vache, un cochon, une poule ne sont pas des « produits » à consommer, mais des êtres sensibles, emprisonnés, maltraités, traités avec violence et tués dans des conditions inadmissibles. A cet égard, les conditions de l’élevage industriel leur donnent en partie raison. Dans l’idéal végan, il ne doit pas y avoir d’élevage, de chasse ou de pêche, de zoos, de corridas, d’aquariums et de marinelands.
Pratique archaïque, barbarie primitive
Les végans sont animés par le respect des animaux et le végétarisme leur semble peu satisfaisant. Selon la militante Méryl Pinque qui vient de publier « Bêtes humaines ? Pour une révolution végane » chez Autrement, « le végétarisme est le régime de ceux qui n’osent pas, ou ne veulent pas aller au bout de leurs convictions. Le végétarisme est le régime des tièdes, de ceux qui ne s’engagent jamais jusqu’au bout, de ceux qui ne pensent pas réellement que l’animal non humain est leur égal. »Plus loin dans l’interview accordée au site Naturo-Passion, elle synthétise précisément sa pensée : « La consommation des animaux est une pratique archaïque, et tant qu’elle sera nôtre, nous ne serons pas sortis de la barbarie primitive. »
Les carences alimentaires
Les végans prônent un changement progressif des habitudes afin d’éviter un choc trop important. L’un des obstacles au végétalisme et au véganisme tient au risque de carences alimentaires. Au moment de supprimer le lait et les œufs, la viande (source de protéines richement dotés en acides aminés), le poisson (l’apport principal d’acides gras de type Oméga 3), les nouveaux végétaliens et vegans vont devoir équilibrer leurs apports en calcium, protéines, vitamines (vitamine D, B12).
En général, toute la palette des céréales et des légumineuses est mise à contribution. Le soja (avec toutes ses déclinaisons, tofu, miso, lait…) est souvent au cœur des menus de végétaliens et des végans. (voir par exemple le site mercivegan). Mais il faut aussi envisager des supplémentations, en particulier pour ce qui concerne la vitamine B 12 que l’on trouve quasi exclusivement dans la viande et les produits animaux.
JC Nathan
Sources :