Des pesticides retrouvés dans 80 à 90% des miels, en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique Latine, en Asie….
Tous les miels sont porteurs de traces d’insecticides. Les scientifiques de l’université de Neuchâtel ont voulu vérifier si les miels contenaient des néonicotinoïdes, cette génération d’insecticides lancée dans les années 1990, connus sous les noms commerciaux de Gaucho, Cruiser, et… Lire : Pesticides, des substances hautement toxiques
Les pollens butinés étaient contaminés
Les résultats sont édifiants. La très grande majorité des miels contenaient au moins l’un des néonicotinoïdes couramment utilisés dans l’agriculture (clothianidine, imidaclopride, thiaméthoxame..). Presque la moitié des échantillons de miel contenaient deux pesticides, voire trois. Ce qui revient à dire que les pollens butinés étaient contaminés. Les teneurs en pesticides observées, de l’ordre de quelques dizaines de nanogrammes (un nanogramme = un milliardième de gramme), ne sont pas dangereuses pour la santé humaine mais sont inquiétantes pour la survie des abeilles, et de façon générale pour tous les pollinisateurs en général (abeilles sauvages, bourdons, syrphes, papillons…).
L’effondrement des colonies d’abeilles
Selon les spécialistes des pollinisateurs, le comportement et la capacité de reproduction des pollinisateurs sont affectés à des teneurs infimes de cette famille de pesticides. Cette étude renforce la position des apiculteurs européens et nord-américains qui accusent depuis plus de vingt ans les insecticides et autres pesticides d’être à l’origine de l’effondrement massif des colonies d’abeilles, observé de façon récurrente dans tous les grands pays industriels.
20 000 familles d’abeilles et pollinisateurs sauvages
Au-delà des abeilles mellifères, c’est la survie des pollinisateurs dans le monde qui est en cause. On compte plus de 20 000 familles d’abeilles sauvages et autres pollinisateurs qui participent silencieusement à l’un des plus extraordinaires services écologiques de la planète qui soit, à savoir la pollinisation des plantes à fleurs, et donc de nombreux légumes, arbres fruitiers, etc.
Si l’on assistait au déclin des pollinisateurs sauvages, c’est toute la diversité du monde végétal et de l’alimentation qui s’étiolerait. Le coût économique et écologique serait exhorbitant.
JC Nathan
Sources : www.lefigaro.fr