La clémentine de Corse s’adapte au réchauffement

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clementine de Corse

La clémentine de Corse, comme de nombreux produits agricoles, doit s’adapter pour faire face au réchauffement climatique en cours.

 

Comme la plupart des fruits, la clémentine de Corse  est soumise au réchauffement. Citrus clementica qui bénéficie du label IGP (Indication Géographique Protégée) depuis 2007, n’est pas restée insensible à la hausse des températures moyennes dans le monde. L’analyse des données historiques sur la qualité des clémentines a permis de montrer que la maturité de la clémentine a avancé de 13 jours ces cinq dernières années par rapport à ce que l’on observait au cours du XX° siècle.

 

Lire : L’acidité des clémentines, une qualité menacée

 

 

La maturité, critère de l’IGP

 

 

La question est sensible car la maturité est justement l’un des critères essentiels de l’IGP de la clémentine de Corse. Celle-ci, pour bénéficier du précieux label, doit être cueillie à maturité. Elle ne doit pas être trop grosse, au maximum de 46 à 68 mm; avoir une couleur orange-rouge avec une petite partie de peau verte, et avoir une bonne teneur en jus (42% au minimum). Autre souci, le réchauffement climatique a tendance à faire perdre au fruit sa saveur acidulée. Le fruit pomperait dans ses réserves d’acide citrique pour contrecarrer les hausses de températures en automne, pendant la maturation.

 

 

Optimiser la cueillette

 

 

Face à cette nouvelle situation, les professionnels de la filière travaillent avec l’INRAE pour préserver les caractéristiques de la clémentine. Il faut en effet repenser le calendrier de la récolte afin d’optimiser la cueillette et préserver les qualités spécifiées dans le cahier des charges. Des actions sont également menées afin de freiner la précocité des fruits : l’enherbement des vergers, l’usage d’engrais naturels, la réduction des apports en eau d’irrigation afin de créer un stress hydrique.

 

 

La rencontre entre le pollen d’un oranger

et des fleurs de mandarinier

 

 

La clémentine est née en Algérie à la fin du XIX°siècle de la rencontre fortuite entre e pollen d’un oranger (orange douce) et des fleurs de mandarinier. A la différence de la mandarine, elle n’a pas de pépins. Sa légère acidité permet de mieux valoriser ses saveurs et ses parfums. Chaque année, la Corse produit environ 20 000 tonnes de clémentines dont la majorité sous IGP.

 

 

Katrina Lamarthe

 

Sources : Inrae