La Corse, nouvelle terre du pomelo

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pomelo culture Corse

pomelo culture CorseUn pomelo bien français, cultivé en Corse ? Voilà une origine qui peut surprendre le consommateur habitué aux fruits d’Afrique du Sud ou d’Israël.

 

Un pomelo 100% corse ? Ce n’est pas une erreur d’étiquette. A la fin des années 1990, l’Ile de Beauté a lancé d’importantes plantations de pomelos. Avec environ 26 producteurs et 3 000 tonnes par an, ce fruit est devenu la seconde production fruitière après les clémentines. La Corse qui bénéficie d’un climat adapté (température tempérée, bonne pluviosité) a notamment profité du soutien technique et scientifique de l’antenne locale de l’Inra et du Cirad à San Giuliano.

 

Variété Star Ruby

 

La Corse a décroché son IGP (Indication Géographique Protégée) en octobre 2014. Le « Pomelo de Corse » est un Citrus paradisi, de la variété Star Ruby (mais d’autres variétés sont acceptées par l’IGP). C’est un fruit sans pépin, à peau de couleur jaune. La peau n’est pas très épaisse car le fruit grandit sans stress climatique. Dans le cahier des charges de  l’IGP, les petits fruits et le très gros fruits sont éliminés (diamètre supérieur à 81 mm et inférieur à 139 mm).

 

Forte teneur en lycopène

 

Le Pomelo de Corse est juteux, parfumé et sucré.  La chair est rouge rosé pouvant aller jusqu’au pourpre. Cette variété, grâce à une teneur en lycopène (antioxydant) cinq à huit fois plus élevée que dans les autres variétés de pomelo rose, exprime une forte coloration avec une chaleur modérée.

 

Faible acidité

 

Son acidité est inférieure à 2 grammes d’acide citrique pour 100 g de jus. Sa culture doit être menée dans des zones peu élevées (moins de 300 mètres) et proches de la mer (moins de 15 km) pour bénéficier de conditions climatiques favorables et de l’influence maritime. Les traitements chimiques après récolte sont interdits. Les fruits sont enrobés d’une cire naturelle lors du calibrage.

 

 

Climat protecteur

 

En tant qu’île, la Corse bénéficie d’une protection naturelle contre les maladies graves à virus ou à bactéries telles la Tristeza ou le Stubborn qui attaquent habituellement les plantations de pomelos. Les conditions climatiques bloquent également la présence de certains ravageurs et les cultivateurs peuvent limiter les traitements phytosanitaires. D’ailleurs, certains producteurs corses se sont lancés (hors IGP) dans le pomelo bio, jouant uniquement sur une bonne prévention et des traitements naturels (bouillie bordelaise…).

 

Eric Allermoz

 

Sources : http://agriculture.gouv.fr