Le chocolat équitable, une petite portion

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cacao labellisé

Seule une minorité de consommateurs se tournent vers du chocolat équitable, sous label éthique, garantissant la protection de l’environnement et la défense des travailleurs.  Explications.

 

 

Quelques rares marques de chocolat (Alter Eco, Max Havelaar) affichent leur ambition éthique : à savoir rémunérer correctement les producteurs de cacao, ne pas encourager le travail des enfants, ou protéger l’environnement en évitant la déforestation.  Et le consommateur ne se précipite pas dessus.

 

 

Enfants dans les plantations

 

 

Pourtant, on estime entre 500 000 et 1 million, le nombre d’enfants travaillant dans des plantations de cacao en Afrique de l’Ouest, au détriment leur éducation et de leur santé.  La Côte d’Ivoire est le principal pays mis en cause dans le travail des enfants. La culture du cacao est également accusée de générer de la déforestation.

 

Lire : Des enfants exploités pour produire le cacao

 

 

Des labels de bonne conduite

 

 

Face à ces dérapages, il existe des certifications garantissant certains principes. Par exemple, UTZ (bon café en langue maya), programme de certification de durabilité pour le café, le cacao et le thé, qui est en cours de fusion avec Rainforest Alliance, une ONG américaine. Ou encore Fairtrade, le label de Max Havelaar qui garantit une rémunération correcte des producteurs. La production de cacao équitable de Max Havelaar, avec 300 000 tonnes, même si elle fédère 140.000 petits producteurs de cacao, représente moins de 1,5 % de la production totale de cacao.

 

D’autres marques moins connues de chocolat s’engagent sur le plan éthique. Par exemple, Puerto Cacao, Artisans du Monde ou Ethiquable revendiquent un cacao qui n’a pas nécessité de main d’œuvre enfantine et a correctement rémunéré les petits producteurs.

 

 

Réalité complexe

 

 

Mais globalement, cette filière éthique a du mal à décoller et à impulser de vrais changements de pratique dans la filière cacao. Selon certains experts, la réalité de terrain est complexe, et il est difficile de garantir que le cacao labellisé soit totalement éthique.  Le cacao est produit par des milliers de petits planteurs et il n’existe pas encore de système fiable de traçabilité des fèves de cacao. Le meilleur peut côtoyer le pire et se mélanger au détour d’un chemin forestier. Les organismes de certification n’ont pas toujours les moyens de faire respecter leurs règles de fonctionnement.

 

 

Ethique sans étiquette

 

 

Est-ce en raison de ce flou que le consommateur s’engage peu sur la voie éthique ou est-ce tout simplement par mésinformation des problèmes éthiques et environnementales ? Certains amateurs de chocolat choisissent une autre solution. Celle de se tourner vers un chocolatier de qualité dont ils connaissent les choix éthiques. Par exemple, Stéphane Bonnat (implanté à Voiron, Isère) travaille avec des producteurs péruviens dans le respect du développement durable, sans l’afficher sur son chocolat.

 

JC Nathan

 

 

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