Les vignerons et viticulteurs en grandes difficultés

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viticulteurs vignerons

Les vignerons et viticulteurs français sont en crise. Des ventes en berne, du mildiou, le changement climatique… tout se ligue contre eux.

 

 

Vignerons et viticulteurs en pleine crise ! Selon le dernier observatoire économique des Vignerons Indépendants, plus de 45 % des entreprises viticoles se déclarent en grande difficulté. Près d’un viticulteur sur deux ! Il y a quatre ans, seuls 18% faisaient état d’une situation difficile.

 

Le consommateur se détourne des Médocs

 

Dans le Bordelais, les ventes se sont effondrées en dix ans. Le vin rouge est en train de passer de mode, surtout les vins rouges puissants et leurs Bordeaux emblématiques. Les habitudes changent, les repas – moins traditionnels, moins carnés – s’agrémentent  moins de ce type de vins. Le consommateur préfère les apéritifs dînatoires, accompagnés de vins blancs, pétillants ou non, et se détournent des Médocs et autres appellations du Bordelais.

 

Prix en chute, stocks en trop

 

La situation à l’export n’est pas brillante. Depuis la crise du Covid, les grands marchés à l’international, ont commencé à marquer le pas, à commencer par la Chine, El Dorado des Bordeaux pendant de longues années. En 2018, les prix ont commencé à chuter et ne se sont jamais relevés. La concurrence est devenue féroce et la profession se trimballe, après les deux années Covid, des stocks qu’elle ne parvient pas à écouler. La surproduction est estimée actuellement à 1 million d’hectolitres.

Et pour couronner le tout, les viticulteurs de cette région ont subi une redoutable attaque de mildiou en septembre 2023.

 

Plan d’arrachage

 

Mais ce qui est en train de déstabiliser l’ensemble de la profession, c’est le dérèglement climatique qui entraîne une succession d’accidents naturels :   gel à Cahors, grêle à Chablis, sécheresse sur l’ensemble du pourtour méditerranéen, etc. La situation de la viticulture dans les Pyrénées orientales et dans l’Aude est catastrophique.

Partout, il faut se résoudre à l’arrachage. La mort dans l’âme, les viticulteurs d’Aquitaine sont en train d’arracher environ 10 000 hectares de vignes. Leurs confrères en Occitanie sont condamnés à la même peine. L’Etat finance, mais pas assez, affirment les instances professionnelles. Le dispositif d’arrachage actuellement proposé, avec une enveloppe de 150 millions d’euros pour 37 000 hectares, risque d’être insuffisant. Et pour protéger le vignoble restant contre les aléas climatiques, il faut installer des mesures de protection (gel, grêle, sécheresse) que les experts chiffrent aux environs de 4 milliards d’euros.

 

La situation du vignoble français n’est pas une mince affaire pour l’économie française. La viticulture française représente environ 300 000 salariés et 45 000 chefs d’exploitation. En termes d’emplois, une fois et demi le poids du secteur automobile.

 

JC Nathan

 

Sources : Le Monde.fr

Sud Ouest

Photo : Sud-Ouest – Archives Arnaud Dejeans/ « Sud Ouest »