Les viticulteurs désormais en première ligne, face au réchauffement climatique, à la sècheresse, aux aléas climatiques répétés… Il faut s’organiser pour ne pas se faire piéger par la montée des températures.
Les viticulteurs ont-ils encore des doutes sur le réchauffement climatique ? Sans doute très peu. Les vendanges beaucoup plus précoces ont avancé d’environ un mois. En pleine sècheresse, les vignes sont « à la peine ». Le raisin se charge en sucres. Les vins perdent en acidité et augmentent en alcool. On observe ici et là des hausses de 1,5 à 2° d’alcool pour diverses origines.
L’épisode de gel au printemps dernier
Jusqu’à ces dernières années, l’augmentation de la température moyenne d’un degré au XX°siècle avait profité aux viticulteurs car les raisins atteignaient une belle maturité. Mais l’augmentation de la température moyenne globale de 1,5 à 2° que tout le monde craint désormais pourrait être dramatique pour la viticulture.
Une étude parue en janvier 2020 a pronostiqué la perte de 56% des terres viticoles en raison des dérèglements climatiques (sécheresse, orage, grêle, gel de printemps…). L’épisode de gel au printemps dernier a montré combien l’aléa climatique pouvait être destructeur.
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Des arbres et du feuillage
D’ores et déjà, les viticulteurs tentent de s’adapter à la nouvelle donne climatique. Il leur faut anticiper le manque d’eau et la chaleur. Ceux qui peuvent mettent en place de l’irrigation. L’agroforesterie se développe (jusque dans certains domaines prestigieux du Bordelais) et l’on plante diverses essences (pommiers, érables, tilleuls…) afin de générer de l’ombre.
Certains viticulteurs laissent croître en hauteur leurs vignes pour que les feuillages protègent les grappes. Ces techniques utilisées en bio sont adoptées en viticulture conventionnel. On commence aussi à trouver sur le marché des équipements hi-tech, tels que ces « ombrières », des structures qui peuvent à la fois faire de l’ombre et récupérer de l’énergie grâce aux panneaux photo-voltaïques.
Cépages pour grandes chaleurs
D’autres viticulteurs replantent sur des hauteurs ou des orientations moins exposées. L’une des stratégies consiste à replanter des cépages qui tiennent mieux par grandes chaleurs ou dont les raisins se chargent moins de sucres. Selon certaines simulations, le Grenache et le Mourvèdre, plus adaptés à la chaleur, pourraient venir remplacer divers cépages tels que le Pinot noir et le Merlot. Mais ce stratagème de substitutions des cépages aura un impact sur la typicité des vins.
JC Nathan
Sources : www.larvf.com
Photo : © Radio France – Hélène Battini