Attaquée par les associations environnementales et les diététiciens, l’huile de palme fait actuellement l’objet d’une campagne de séduction.
L’huile de palme ne manque pas de puissants défenseurs (essentiellement les milieux industriels et les milieux d’affaires) qui tentent de réhabiliter son image. La récente opération de communication autour du chef David Martin en donne une petite idée.
David Martin cuisine à l’huile rouge
Le fils de Jacques Martin a installé un food truck devant les portes de la Foire de Paris durant la première semaine du mois de mai. Il y sert à des prix promotionnels diverses spécialités (churros de pommes de terre, ailerons de poulets sauce diable, crevettes tempura, bugnes à la lyonnaise.Toutes préparées avec de l’huile de palme de Malaisie, en partenariat avec le site TheOilPalm.org.
L’agence de communication en charge de l’opération nous explique que « l’huile rouge de Malaisie (NDLR : couleur liée à la présence de caroténoïdes) est la base de l’alimentation de millions de personnes en Asie, Afrique et Amérique du Sud depuis des centaines, voire des milliers d’années ».
Sans acides gras trans
Au-delà des paillettes de la communication, le lobby de l’huile de palme peut avancer un argument fort et indiscutable en faveur de son produit : le fait que cette huile remplace avantageusement les huiles partiellement hydrogénées qui contiennent des acides gras trans et sont particulièrement dommageables pour la santé. Les pro « huile de palme » mettent en avant un récent rapport du Parlement européen contre les gras trans, en faveur des graisses de remplacement.
Plus de 50% de graisses saturées
Cela étant, présenter l’huile de palme comme une huile excellente pour la santé relève indubitablement de la propagande commerciale. L’huile palmique contient 45-55 % de graisses saturées, contre moins de 10 % dans l’huile de colza, et entre 10 et 25% dans l’huile d’olive. Ces deux dernières huiles recèlent une bonne dose de gras insaturés ce qui n’est pas le cas de l’huile de palme.
Le fort apport en graisses saturés implique inévitablement, à terme, un risque de maladies cardiovasculaires, particulièrement chez les individus fragilisés (personnes obèses, personnes souffrant déjà d’hypercholestéromie…). L’huile de palme, crue ou en cuisson ne peut être présentée comme saine et sans problèmes.
Aurélie Laroche
Sources : http://theoilpalm.org/european-parliament-recommends-removing-trans-fats-europe