La moutarde, grande disparue des rayons. Cette « pénurie » gêne beaucoup les consommateurs français qui utilisent largement ce condiment dans leurs différents plats.
Un Français consomme en moyenne 1 kg de moutarde par an. Mais depuis quelques mois, il est « en manque ». Les raisons sont connues. Le conflit en Ukraine (la Russie et l’Ukraine sont deux pays producteurs importants), mais surtout les conséquences de la sècheresse au Canada, premier producteur mondial de graines de moutarde, et principal fournisseur de la France.
Récoltes canadiennes touchées
Sur 35 000 tonnes importées chaque année, 80% sont importées du Canada. Or, les récoltes canadiennes, touchées par la sècheresse, ont chuté de façon dramatique, passant de 120 000 tonnes en 2019 à 50 000 tonnes en 2021.
Pour les producteurs de moutarde, le coup a été dur. La Bourgogne était autrefois une grande région de culture de cette plante, mais cette spécialité a périclité au milieu du XX°siècle. La production actuelle atteint modestement 4 à 6 000 tonnes que se partagent les principales entreprises : Unilever (marques Amora-Maille), Reine de Dijon, Edmond Fallot…).
Dépendance totale
L’Association Moutarde de Bourgogne, fondée par des producteurs et fabricants régionaux, tente de relancer la culture. La production française devrait augmenter nettement dans les années à venir (on évoque 12 à 15 000 tonnes). Mais pour l’heure, la dépendance vis-à-vis du Canada est totale. Tout le monde guette les perspectives du côté nord-américain.
Il est encore trop tôt pour évaluer la future production canadienne (les moissons viennent d’avoir lieu en août). Et les graines importées du Canada ne seront réceptionnées par les fabricants français qu’en décembre.
Le prix de la tonne
Quoi qu’il en soit, les nouveaux pots de moutarde vont inévitablement coûter plus cher. Les spécialistes estiment que le prix de la tonne de graines de moutarde devrait avoisiner les 2000 euros en 2023, contre 1400 euros environ en 2022 (soit une augmentation de plus de 40%). Pour autant, le prix de ce superbe condiment va rester accessible. Les consommateurs vont pouvoir encore se payer d’excellents pots de moutarde pour quelques euros.
JC Nathan
Sources : www.ouest-france.fr